Récit
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Sous le plafond doré de l’hémicycle, entre des amendements et des rappels au règlement, formules indéchiffrables au commun des mortels, le député insoumis François Piquemal se lève et saisit le micro. «Messieurs les députés, je vous incite à écouter les paroles de SCH, qui parle de son père et dit “se lever pour 1 200, c’est insultant”. Et c’est pour ça que nous demandons la revalorisation du smic.» Sur les bancs tout autour, des sourcils se lèvent. A l’Assemblée nationale, on est habitué à entendre citer le général de Gaulle, Jean Jaurès ou Aimé Césaire. Pas un rappeur marseillais qui raconte le quotidien du trafic de drogue, cinq smic de dorures sur le dos.
Pendant la campagne présidentielle, du rap résonnait déjà dans les meetings de La France insoumise (LFI). Deux jours avant le premier tour, le mouvement revendiquait «le soutien de nombreux rappeurs» à Jean-Luc Mélenchon, parmi lesquels Rohff ou Jok’Air. On se souvient aussi d’Ugo à Beauvau, clip dans lequel le député insoumis Ugo Bernalicis s’imaginait ministre de l’Intérieur. Deux minutes de gêne visionnées 32 000 fois sur YouTube. A l’heure où le top 10 des plateformes musicales est occupé par Jul, Ninho, Orelsan, Damso ou PNL, le rap permet aujourd’hui de toucher les masses, à commencer par les jeunes et les quartiers populaires, deux cibles de LFI. «C’est un vecteur de connexion avec des aspirations populaires»,<
Rap et politique : alors la gauche, ça dit quoi ? - Libération
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