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Friday, March 3, 2023

Alors que les marches pour le climat s'essoufflent, le mouvement cherche sa stratégie - Le Monde

Une militante du groupe Dernière Rénovation interrompt la 48e cérémonie des Césars, à Paris, le 24 février 2023.

Il y a eu l’interruption de la cérémonie des Césars, les façades de ministères aspergées de peinture orange, les dégonflages de pneus de SUV. Avant cela, c’étaient les jets de soupe et de peinture sur des œuvres d’art, les blocages de routes, les affrontements autour des mégabassines. En France comme à l’étranger, les militants ont multiplié ces derniers mois les actions-chocs pour alerter sur l’urgence climatique et tenter de forcer les dirigeants politiques à agir. Alors que la crise environnementale s’aggrave, les différents groupes écologistes diversifient et radicalisent leurs modes d’action mais cherchent encore la stratégie qui leur permettra d’être plus efficaces, dans un contexte où les manifestations traditionnelles se sont peu à peu essoufflées.

Vendredi 3 mars, des jeunes sont attendus dans la rue à l’occasion d’une journée de grève mondiale pour le climat organisée par Fridays for Future, mouvement né des premières actions de la militante suédoise Greta Thunberg en 2018. En France, où des mobilisations auront aussi lieu samedi, ces étudiants, lycéens et collégiens mèneront des actions de désobéissance civile à Paris ou à Lyon, et défileront à Nantes, à Bordeaux ou à Brest.

Toutefois, et les militants s’y préparent, ces événements ne devraient pas drainer des foules. Seulement une vingtaine de villes ont répondu à l’appel en France et un peu plus de 300 dans le monde. Loin des grandes dates qui avaient vu, en 2019, entre quatre et six millions de jeunes descendre dans les rues, selon les organisateurs, ils n’étaient déjà que quelques centaines d’activistes à se rassembler à Paris lors de la dernière grève mondiale, le 24 septembre 2022, et à peine deux mille le lendemain. Pourtant, l’été avait été caniculaire et marqué par des événements climatiques extrêmes propres à réveiller les inquiétudes et la nécessité de se mobiliser.

Est-ce à dire que les grandes manifestations de rue n’attirent plus, et que les associations lui ont substitué des modes d’action plus extrêmes, susceptibles de susciter l’attention des médias ? L’important mouvement de lutte contre la réforme des retraites est la démonstration, pour ces associations, que la rue peut encore attirer les foules.

« Les activistes ont des difficultés à mobiliser massivement autour de la question climatique car le sentiment d’urgence s’est banalisé dans le grand public », estime Maxime Gaborit, doctorant à Sciences Po, spécialiste des mouvements sociaux. Dans le même temps, explique-t-il, « une partie des activistes ne vise plus uniquement un soutien populaire massif et la sensibilisation de l’opinion publique comme en 2018, mais cherche aussi à s’imposer en choquant et en gênant ». Il juge qu’il n’y a désormais plus un seul mouvement climat mais des « dynamiques militantes autour du climat ».

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