Rechercher dans ce blog

Saturday, March 4, 2023

Perpignan - jugé pour le viol d'un jeune Audois : "Alors j'ai fait ce qu'il me demandait, j'avais trop peur" - L'Indépendant

La deuxième après-midi de procès devant la cour d'assises des Pyrénées-Orientales, ce vendredi 3 mars 2023, aura fini comme elle avait débuté. Dans les larmes. Celles d'abord de ce jeune Narbonnais venu livrer un témoignage déchirant du calvaire qu'il dit avoir vécu en 2015. Puis celles de Chérif Bekkal, accusé de l'avoir violé, agressé sexuellement et extorqué, continuant de crier son innocence.  

Il serre la barre des deux mains. Livide. Et la cour d'assises fait de même à mesure que ce jeune homme chétif se recroqueville et se tord de douleur. Comme si ses tripes se nouaient à chaque nouveau flash qui lui revient, près de 8 ans après, de cette terrible nuit du 4 au 5 avril 2015.    

Timide, introverti, Romain (prénom d'emprunt) avait 20 ans et avait passé la soirée dans la discothèque L'Imprévu à Narbonne avec quelques amis. Il s'était un peu fâché car un de ses amis lui était passé devant auprès de la jeune fille qu'il convoitait. Et il avait trop bu. Il avait donc décidé de ne pas prendre le volant tout de suite et d'aller dormir dans sa voiture sur le parking. "J'ai vomi et je n'ai pas refermé la portière, la pire erreur de ma vie". 

"Ne me regarde pas !"

Car, un total inconnu, Chérif Bekkal affirme-t-il, serait soudain entré côté passager. "Je me souviens juste qu'il m'a dit : "Ne me regarde pas !" puis "On va aux putes en Espagne". J’ai cru une demi-seconde à une blague. Mais le ton m’a vite fait comprendre qu’il ne plaisantait pas. Je tremblais dès que mes yeux partaient dans sa direction. J'ai pensé qu'il était armé. Alors, j’ai fait ce qu’il me demandait. J’avais trop peur".

Il est près de 6 heures du matin, malgré l'alcool et la fatigue, Romain prend la direction de la frontière. Sur le trajet, son agresseur, dit-il, lui met une claque parce qu'il ne roule pas assez vite et ordonne qu'il le masturbe en conduisant "en (me ) mettant à la hauteur des routiers pour qu'on (me) voit faire". "Je voyais ma vie défiler", se souvient le jeune homme. "Et je me disais que si je devais tenter quelque chose pour m'enfuir, il ne fallait pas que je me rate". 

Arrivée à La Jonquera. L'homme exige qu'il trouve un distributeur de billets et qu'il retire 300 euros avant de foncer vers les maisons closes. Tout est déjà fermé... Un petit tour forcé "entre les camions voir si une fille ne fait pas des extras". En vain. "Il s’énervait, prétextait que c’était de ma faute, que j’avais mis trop de temps pour arriver. Il m’a dit : "Maintenant, tu es la pute de ton maître. C’est toi qui vas prendre si ça continue comme ça. C’est là que j’ai vraiment réalisé".

"Si tu parles, je te tue..."

Romain se tait. Il s'étouffe de larmes. Dans ses yeux, on voit ce petit parking où il est finalement contraint de s'arrêter et où il sera sodomisé... une première fois. Retour vers la France. Et "vite", lance son passager toujours en quête d'un endroit où trouver des prostituées. Tout en l'obligeant à marquer de multiples arrêts sur les aires de repos pour lui imposer encore une fellation et deux pénétrations. "Tout était fait pour que je ne puisse pas partir. Je devais descendre le premier, il me prenait les clefs. Et quand je lui ai demandé si je pouvais aller boire à un lavabo, il m'a fait enlever mon caleçon. Il me disait :  c’est comme ça, je suis un pervers et j’aime trop le sexe. Il m'a demandé si j'aimais ça, s'il y avait moyen de baiser ma mère. Et puis, il m'a menacé : "Si tu parles, je te tue..." 

L'aire suivante au niveau de Pia sera la dernière. En l'évoquant, Romain tente de stopper les tremblements dans ses jambes. Chérif Bekkal veut faire une pause aux toilettes. Il n'a pas posé un pied par terre que le jeune Audois passe la première et file jusqu'au péage où il tombe sur une employée. "Je n'ai pas d'argent pour payer", implore-t-il. Totalement désorienté, il est en caleçon, t-shirt et chaussettes. En état de choc et incapable de prononcer un mot de plus. La dame donne l'alerte. "Là, je me suis recroquevillé sur mon siège", s'écroule Romain à la barre. "C’était fini. Il fallait juste essayer de pouvoir vivre avec ça..."

Adblock test (Why?)


Perpignan - jugé pour le viol d'un jeune Audois : "Alors j'ai fait ce qu'il me demandait, j'avais trop peur" - L'Indépendant
Read More

No comments:

Post a Comment

« La France saborde son industrie plastique, alors que l'Europe ne nous demande rien ! » - Le Journal du dimanche

Le JDD. Sommes-nous en train de détruire l’industrie française du plastique ? Joseph Tayefeh. Nous mettons en place des mesures qu’aucun ...