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Tuesday, December 13, 2022

Au Parlement européen, “tension et incertitude palpables” alors que l'enquête continue - Courrier international

“L’enquête se poursuit tambour battant”, résume Le Soir trois jours après ce que Politico qualifie de “révélations explosives qui ont secoué Bruxelles”. “Le scandale des pots-de-vin présumés du Qatar qui gangrène le Parlement européen est monté de plusieurs degrés en intensité”, annonce de son côté El País. Ce scandale, “personne ne sait où il finira” alors “le Parlement retient son souffle”, raconte De Standaard.

Lundi, la police belge a mené une nouvelle série de raids au Parlement, rapporte Politico. Alors qu’elle avance dans son investigation sur des soupçons de corruption au sein même de l’institution, elle a saisi du matériel informatique dans dix bureaux “avant que des données ne puissent être effacées”, précise le site. Ces perquisitions ont eu lieu le jour où les eurodéputés se rassemblaient pour une session plénière à Strasbourg.

La Vanguardia a noté “les visages allongés, les regards tristes et la rage contenue” à l’ouverture de la session. “La tension et l’incertitude dans les rangs des députés étaient palpables”, remarque encore Der Standard. “De nombreuses spéculations ont circulé après l’arrestation spectaculaire d’Eva Kaili. Qui est le prochain ?”

Les propos de Roberta Metsola, la présidente de l’institution, n’ont rien fait pour minimiser la situation. “Le Parlement européen, chers collègues, est attaqué ; la démocratie européenne est attaquée ; et notre façon d’être des sociétés ouvertes, libres et démocratiques est attaquée”, a-t-elle affirmé, prévenant qu’il n’y aurait pas d’impunité pour les coupables et évoquant l’œuvre d’“acteurs malveillants, liés à des pays tiers autocratiques”.

Pour le Corriere della Sera, le choc, la peur et la colère sont les trois sentiments dominants chez les eurodéputés. Choc en raison du scandale, peur “que ce ne soit qu’un début” et colère “face à la honte qui investit l’institution et mine sa crédibilité alors que partout en Europe règne un euroscepticisme latent”.

D’où “un virus de la méfiance”, comme l’appelle la Süddeutsche Zeitung. “Toutes les relations que l’Union européenne entretient actuellement avec l’émirat du Qatar vont maintenant être mises à l’épreuve”, explique le quotidien.

“Signal d’alarme”

Si les socialistes européens se sont mis d’accord pour exclure la Grecque Eva Kaili, la vice-présidente interpellée vendredi par la police fédérale belge, El País retient la déclaration de l’eurodéputé français Raphaël Glucksmann, selon qui “le groupe va devoir rendre des comptes, les pratiques doivent changer”. Mais Roberta Metsola a demandé aux partis de ne pas politiser le dossier, qui ne concerne pour l’instant que les sociaux-démocrates. Der Standard constate que personne ne l’a fait, peut-être par crainte que le scandale finisse par rattraper d’autres formations. “Pour un pays qui veut influencer la prise de décision au Parlement, cela n’a aucun sens de n’amadouer qu’un seul groupe politique”, analyse le journal autrichien.

En tout cas, “le scandale est un cadeau pour les critiques de l’UE”, observe le Washington Post. Le quotidien de la capitale américaine mentionne Viktor Orban, le Premier ministre hongrois, régulièrement critiqué par Bruxelles pour son manque d’initiative dans la lutte contre la corruption et qui a tweeté une image moquant le Parlement.

Le Temps voit dans le Qatargate “un signal d’alarme”, pointant dans un éditorial “le devoir d’exemplarité” de l’Europe si elle veut se placer en alternative aux États-Unis et aux pays autoritaires comme la Russie ou la Chine. “Le scandale dessert un Parlement dont l’image reste brouillée au sein de l’opinion publique européenne. Il érode la confiance en une institution majeure de l’UE et pourrait alimenter les clichés sur des élites européennes détachées des réalités citoyennes”, s’inquiète le quotidien suisse.

La Süddeutsche Zeitung souligne que “les travaux de nettoyage commencent maintenant et vont probablement durer longtemps”. Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission, a appelé lundi à la création d’un conseil d’éthique mais, insiste le Guardian, elle a justement été critiquée pour la lenteur de ses avancées dans ce domaine. Et quid du vice-président de la Commission, Margaritis Schinas, dont la présence à la cérémonie d’ouverture de la Coupe du monde au Qatar suscite “des questions de plus en plus pressantes”, s’interroge Le Temps.

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