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Monday, November 8, 2021

Education : Pourquoi deux lycées sur trois n’ont-ils pas de référent égalité alors que c’est obligatoire ? - 20 Minutes

Avez-vous déjà entendu parler des référents égalité dans les collèges et les lycées ? Chargés de diffuser une culture d’égalité entre les hommes et les femmes, ils développent des actions visant à la déconstruction des préjugés, à la prévention du harcèlement et des violences sexistes et sexuelles, et à la lutte contre les discriminations liées au genre et contre la LGBTphobie. Des missions de référents qui sont généralement assurées par des enseignants ou un membre de l’établissement (CPE, infirmier scolaire…)

Or, si le comité interministériel du 8 mars 2018 avait prévu leur généralisation dans tous les établissements scolaires du second degré de France, force est de constater que trois ans plus tard, c’est loin d’être le cas. Selon une enquête*  #NousToutes révélée par 20 Minutes, moins d’un lycée sur trois dispose d’un référent égalité. « Beaucoup de chefs d’établissement ne savent même pas à quoi cette mission correspond. Et les volontaires ne courent pas les rues, faute de moyens financiers, d’heures de décharges ou de ressources disponibles pour assurer cette mission », constate Marylie Breuil, membre du collectif féministe. Les indemnités de mission particulière qui sont octroyées aux enseignants ne sont en effet pas toujours versées aux référents égalité, comme en témoigne Stéphanie, qui a occupé cette fonction dans deux lycées : « C’était du pur bénévolat de ma part et je n’ai eu aucun budget pour mettre en place des actions pédagogiques auprès des élèves, faire des photocopies ou des affiches », indique-t-elle.

Un manque réel pour les élèves

De fortes disparités existent aussi en fonction des établissements : 59 % des lycées publics sont dotés d’un référent égalité, alors que 89 % des lycées privés n’en ont pas. « Peut-être que les chefs d’établissements privés songent que leurs élèves sont moins sujettes au harcèlement et aux violences que dans le public, mais ce n’est pas le cas », poursuit Marylie Breuil. Et la donne diffère considérablement d’une région à une autre : en région PACA par exemple, #NousToutes a recensé que 79 % des lycées n’ont pas de référent égalité, alors qu’ils sont 40 % en Normandie.

Cette absence a de réelles conséquences pour les élèves, comme le constate Marylie Breuil : « Des dizaines de lycéens et lycéennes ont sollicité #NousToutes via les réseaux sociaux après avoir été agressés ou harcelés au sein de leur établissement, ne sachant pas vers qui se tourner. Ils auraient bien eu besoin d’un référent, qui est censé pouvoir les aider en toute discrétion et indépendance. C’est aussi à l’adolescence que se pose le choix de la filière d’études, et les stéréotypes de genre peuvent alors avoir des répercussions sur les choix d’orientation ». Stéphanie peut d’ailleurs témoigner de l’utilité de ses actions en tant que référente : « J’ai créé un jeu de société sur les inégalités filles-garçons avec des élèves, j’ai emmené un groupe d’élèves assister à un évènement "filles et maths" organisées par des normaliennes, j’ai organisé une campagne d’affichage sur les stéréotypes de genre… », énumère-t-elle.

« Il y a une libération de la parole, il faut une libération de l’écoute »

La situation n’est pas non plus idyllique dans les établissements qui sont dotés d’un référent égalité. Car selon #NousToutes, ils manquent d’accès à des contenus pédagogiques et d’accompagnement pour mener à bien des projets sur l’égalité filles-garçons. « Et nous ne disposons pas d’heures dédiées avec les élèves, donc nous travaillons avec eux lors des pauses déjeuners ou en fin de journée, ce qui n’est pas le moment idéal pour les motiver », explique Stéphanie.

Fort de ces constats, #NousToutes demande au gouvernement de faire appliquer la loi concernant la présence de ces référents, de leur attribuer des enveloppes dédiées ou des heures de décharge, tout en leur attribuant des temps dédiés devant les élèves.  « Il y a une libération de la parole, il faut une libération de l’écoute », insiste Marylie Breuil. Sollicité par 20 Minutes, le gouvernement n’a pas souhaité réagir à cette enquête.

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