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Friday, September 3, 2021

Les petites entreprises luttent pour survivre alors que l'incertitude des talibans s'aggrave - Cable's Chronicles

Kaboul (AFP)

Pendant 10 ans, Fahad a gagné sa vie en vendant des robes de mariée dans sa boutique de robes de mariée dans la capitale afghane, mais depuis l’arrivée des talibans dans la ville le 15 août, elle n’a plus vendu une seule robe.

Chez un tailleur pour hommes voisin, Tanveer raconte une histoire similaire : il n’a vendu qu’un seul costume traditionnel de shalwar kameez en plus de deux semaines.

Abdul Hassan, quant à lui, n’a pas déplacé un seul appareil dans son magasin d’électronique depuis 20 jours et a éteint les lumières et la climatisation pour économiser de l’argent.

Mais Fawzi, dont la famille tient un magasin général chic dans le quartier de Parwan-e-Seh, se porte mieux après s’être diversifié avec une nouvelle gamme : burqa et hijab.

Les propriétaires de petites entreprises et les commerçants ont du mal à joindre les deux bouts depuis le retour au pouvoir des talibans le mois dernier, beaucoup parlent déjà de fermer des magasins et de tenter leur chance à l’extérieur du pays.

“Personne n’a d’argent”, a déclaré Fahad à l’AFP dans sa boutique de robes de mariée, un fait confirmé par les énormes files d’attente quotidiennes devant les banques de la ville.

Bien que les talibans n’aient pas rendu obligatoire le port de la burqa, les ventes explosent HOSHANG HASHIMI AFP

Les autorités ont limité les retraits à l’équivalent de 200 $ à la fois.

Et Fahad est déjà en train de changer sa façon de faire des affaires pour ne pas attirer l’attention des talibans.

Elle envisage de retirer les têtes des mannequins qui façonnent ses magnifiques robes.

“Nous ne pouvons pas montrer de photos ou de visages de personnes, alors je vais leur enlever la tête”, a-t-il déclaré à l’AFP.

Comme tous les hommes d’affaires interrogés par l’AFP pour cet article, Fahad a demandé à ne pas être totalement identifié – ou à ne pas nommer sa boutique – par crainte de représailles.

“Pour le moment, nous ne savons pas ce que nous pouvons faire et ce que nous ne devrions pas faire”, a déclaré Fahad.

“Alors j’essaie d’opérer comme les talibans l’ont fait la dernière fois.”

– “Taliban plus doux” –

Cette “dernière fois” – de 1996 à 2001 – Fahad était un adolescent et la plupart du temps inconscient du régime répressif des islamistes purs et durs.

Les femmes étaient largement exclues de la vie publique, la télévision et la musique étaient interdites, photographier les gens était considéré comme de l’idolâtrie et les hommes avaient l’ordre de ne pas se raser et de ne porter que des vêtements nationaux.

Les visages humains des panneaux d’affichage ont été retirés de peur d’offenser les talibans Aamir QUERESHI AFP

Les talibans ont promis une règle plus souple cette fois-ci, mais en l’absence d’un gouvernement et de diktats formels, les municipalités afghanes se demandent ce qu’elles peuvent et ne peuvent pas s’en tirer.

Le tailleur Tanveer dit qu’il ne s’attend pas à vendre un autre costume de style occidental “avant longtemps”.

“Je portais des vêtements dans mon magasin parce que je les vends. Nous faisons un bon profit”, a-t-il déclaré.

“Mais maintenant, je porte le shalwar kameez. Personne ne me l’a dit, mais je m’inquiète si les talibans viennent vérifier.”

Abdul Hassan, quant à lui, redoute une nouvelle interdiction de regarder la télévision : que va-t-il faire des dizaines d’écrans plats haut de gamme exposés dans sa boutique ?

“Je les allume généralement pour montrer de la musique YouTube. Les gens peuvent voir la qualité et ils peuvent les acheter”, a-t-il déclaré à l’AFP.

“Mais je n’ai rien vendu depuis un moment. Je ne sais pas si je peux payer le loyer, alors j’ai coupé l’électricité pour économiser de l’argent”, a-t-il déclaré.

Bien qu’aucun ordre formel n’ait été donné, un commerçant retire les têtes des mannequins au cas où elles heurteraient la sensibilité des talibans Aamir QUERESHI AFP

Si les choses continuent ainsi, il dit qu’il vendra ses actions à un autre trader « déficitaire » et tentera de quitter l’Afghanistan.

“Peut-être que si je vais en Iran, je pourrai ensuite aller en Europe”, a-t-il déclaré, décrivant le chemin emprunté par des dizaines de milliers d’Afghans désespérés.

Pendant ce temps, le vendeur de marchandises générales Fawzi a repéré une opportunité dès l’arrivée des talibans dans la ville.

Il vend maintenant des burqas – bien que les talibans n’aient pas ordonné aux femmes de les porter – ainsi qu’une sélection improbable de bas résille fabriqués en Chine, de préservatifs et de boîtes de pommades étiquetées de manière douteuse “crème de croissance des organes”.

“J’ai vendu 60 burqas en deux semaines”, a-t-il déclaré à l’AFP. “J’ai vendu encore plus de hijabs”, a-t-il ajouté, faisant référence au chapeau qui laisse le visage découvert.

Cependant, Fawzi a reçu un appel effrayant lorsqu’il a emménagé la semaine dernière et a proposé d’acheter des appareils électroménagers d’occasion aux Afghans en fuite.

Un commerçant répare une robe de mariée exposée dans une boutique de mannequins à Kaboul Aamir QUERESHI AFP

“J’ai fait de la publicité sur Facebook et quelqu’un a appelé mon numéro”, a-t-il déclaré.

« Ils m’ont dit d’arrêter de le faire, parce que j’encourageais les Afghans à partir. Ils voulaient savoir qui j’étais et où était mon magasin.

Il a annulé l’annonce et jeté sa carte SIM.

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