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Wednesday, August 18, 2021

Les Afghans réfugiés en France témoignent, alors que l'UE appelle les 27 à accélérer les opérations d'accueil - France Bleu

Un avion de l'armée française transportant plus de 200 personnes évacuées de Kaboul, dont un "nombre important de femmes et d'enfants" afghans selon le gouvernement, s'est posé à l'aéroport parisien Roissy Charles-de-Gaulle mercredi soir. C'est la deuxième arrivée à Paris d'un vol du pont aérien mis en place par la France pour évacuer Français et Afghans du pays tombé aux mains des talibans, après un premier vol arrivé ce mardi 17 août à Roissy. L'Union européenne doit accueillir les Afghans faisant l'objet d'une "menace immédiate", a déclaré mercredi la commissaire européenne Ylva Johansson, appelant les États membres à "accélérer" leurs opérations d'accueil de réfugiés sur leur sol. Les réfugiés Afghans déjà installés en France témoignent à France Bleu leur inquiétude pour leurs proches toujours sur place et pour l'avenir de leur pays.

Nazir demande le rapatriement de sa femme

Nazir Razawi, afghan arrivé à Montpellier en 2017 pour ses études d'hydrologie, demande le rapatriement de sa femme restée à Kaboul. Dans son discours du lundi 16 août, Emmanuel Macron a promis de rapatrier les Afghans qui ont travaillé pour la France. Pour le reste de la population afghane, il a estimé primordial de "protéger" la France de "flux migratoires irréguliers importants". Le jour de l'arrivée des talibans, "elle était en pleurs", raconte Nazir à France Bleu Hérault. "Elle m'a dit qu'elle ne pouvait plus vivre à Kaboul. Elle m'a expliqué qu'elle entendait les tirs dehors et qu'elle ne pouvait plus sortir. C'est comme une prison." Le temps pressant, il a envoyé les papiers la semaine dernière, au motif du "regroupement familial", mais Nazir est résigné pour le reste de sa famille toujours en Afghanistan. 

Ahmed, terrifié pour ses parents

Ahmed Zaki Qadri, jeune Afghan de 23 ans qui travaille comme cuisinier dans la métropole lilloise, demande un geste au gouvernement français pour faire venir ses parents et ses deux frères et soeurs. Son père était garde du corps du chef du gouvernement sortant d'Afghanistan et il craint pour leur vie. "Ça fait deux jours que je n'ai pas mangé, pas dormi. Mes parents sont en danger, ils sont cachés", témoignait-il à France Bleu Nord ce mardi. "Les Talibans ont dit [à mon père] si on te trouve, on te tue !"

Pour Mohammad-Safi, l'armée afghane n'a rien fait

Mohammad-Safi Nazari, restaurateur de 40 ans arrivé à il y a quatre ans, est encore sous le choc : “Je ne comprends pas comment la situation a pu changer aussi vite ! On dirait que l'armée afghane n'a rien fait", raconte-t-il au micro de France Bleu Périgord. Il a l'impression de voir l'histoire se répéter. "Il y a vingt ans, quand les talibans ont pris le pouvoir, la guerre a éclaté. C'était terrible, surtout pour les Afghans", explique-t-il au bord des larmes. Par-dessus tout, Mohammad-Safi a l'impression que les Afghans ont été abandonnés par la communauté internationale. "J'espère qu'une aide humanitaire arrivera bientôt. Les gens ont besoin de nourriture, de vêtements et de médicaments."

Jameshed et Faisal ne croient pas aux promesses des talibans

Faisal et Jameshed, deux amis afghans de Brive, suivent la situation de près en appelant leur famille tous les jours. En conférence de presse, le porte-parole des talibans a assuré que la guerre était terminée et que tous leurs adversaires seraient pardonnés, mais les deux amis n'y croient pas. "Une fois qu'ils seront bien installés, ils feront ce qu'ils veulent. Pour moi ils sont pareils qu'avant", assure Jameshed à France Bleu Limousin. "Le mal a gagné", souligne Faisal de son côté. "Ce sont des terroristes. Ce sont des monstres", ajoute Jameshed qui avoue sa grande inquiétude pour sa famille et pour ses compatriotes.

Zahir craint un grand retour en arrière

La prise de pouvoir des talibans inquiète énormément Zahir Zaher, président de l'association des Afghans de Strasbourg, car lui inspire une dégradation des acquis sociaux, surtout pour les femmes. "Les Afghans étaient habitués à une certaine liberté, les femmes n'étaient pas obligées d'être accompagnées par un homme, ni de rester à la maison. Et là, ça change !", témoigne-t-il à France Bleu Alsace. Il craint une application stricte de l'Islam : "La charia, si jamais quelqu'un vole, on lui coupe la main. Si jamais il trahit, on lui coupe le pied. Là, à peine arrivés, ils ont pendu trois voleurs."

Malik, inquiet pour la communauté des hazaras

"C'est une catastrophe. Dans les rues, il y a des gens qui ont perdu leurs familles. Je suis vraiment perturbé, je ne sais pas quoi faire. C'est une angoisse permanente", confie à France Bleu Pays de Savoie Malik Yavari, ancien berger d'une trentaine d'années qui a quitté l'Afghanistan il y a quinze ans. Il travaille maintenant dans un restaurant en Savoie. "Ici, je me sens en sécurité. Mais à l'intérieur de moi, je ne le suis pas." Malik Yavari explique qu'il ne sera pas tranquille tant que son père, sa mère, et ses frères et sa sœur seront dans son pays natal car, comme lui, ils font partie de la communauté des hazaras (chiites), et sont la cible de persécutions des talibans (sunnites).

Nasser aimerait revoir son pays un jour

Nasser a fui l'Afghanistan, en 2008, à l'âge de 13 ans. Il vit désormais dans une petite commune de l'Yonne, mais sa tante, ses cousines et ses cousins y vivent toujours. Le boulanger aimerait  revoir un jour son pays, "mon pays me manque, mais là, c'est impossible de retourner là-bas", explique-t-il à France Bleu Auxerre. "Même si on reste toute notre vie ici, quand on s'endort, on sent toujours quelque chose qui manque dans notre cœur".

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