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Tuesday, April 13, 2021

Le taux de liquidation des entreprises est historiquement élevé, alors que le nombre de défaillances reste au plus bas - L'Usine Nouvelle

Altares a dévoilé, ce mercredi 14 avril, ses données sur les défaillances d'entreprises au premier trimestre 2021. Durant cette période, 7 406 entreprises sont tombées en défaillance, un chiffre « exceptionnellement bas » selon le cabinet. Cela représente 32,1% de moins qu'à la même période en 2020, et quasiment deux fois moins qu'en 2019. Les raisons principales :

les différentes mesures mises en place par le gouvernement. Notamment les ordonnances permettant de différer les situations de cessation de paiement, ce qui a conduit à une baisse des jugements.

L'année 2020, s'était achevée sur 32 184 défaillances, soit une baisse de près de 40% par rapport à 2019. Et le premier trimestre 2021 poursuit sur cette lancée. « Une tendance aussi forte en temps de Covid-19 est quasi-surréaliste », relativise Thierry Millon, directeur des études chez Altares. Si ce chiffre est si fort, c'est notamment parce que « certaines entreprises sont toujours fermées, comme dans le cas de la restauration, et parce qu'il n'y a pas non plus de recouvrement forcé », estime-t-il. Mais cette situation peut s'avérer dangereuse.

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Le taux de liquidations en hausse

« Pendant la crise, puisqu'il n'y avait plus d'assignation et que les entreprises pouvaient aller au tribunal quand elles le souhaitaient, on pouvait espérer qu'il y ait une meilleure répartition des jugements. Pourquoi pas autant de redressements que de liquidations. Le chiffre que je retiens dans cette étude, parce que je ne l'ai jamais vu avant, c'est près de huit liquidations sur dix dossiers ! », lance Thierry Millon. Historiquement, lorsqu'il y a trois jugements, deux sont des liquidations. Une statistique qui avait augmenté avec la crise sanitaire, passant à environ 75% avant d'atteindre ce taux extraordinaire de 80%.

« C'est un point sur lequel il va falloir être très attentif », poursuit le directeur des recherches d'Altares. Car le problème est double : les liquidations, en plus de la fermeture d'une entreprise, inquiètent aussi les fournisseurs. Ces derniers se retrouvent avec des ardoises irrécouvrables, tout en perdant un client. « Ce qui est donc à craindre, c'est un effet domino. Une propagation de la défaillance des clients vers les fournisseurs les moins solides, qui ont déjà des difficultés. »

L'étude d'Altares met aussi en avant l'augmentation brutale des défaillances à la mi-mars 2021. Un chiffre à relativiser selon Thierry Millon. « Avec le début du premier confinement l'année dernière, les tribunaux de commerce n'ont pu traiter que très peu d'affaires. Il est donc normal d'avoir une telle différence lorsque l'on compare cette période avec celle de 2021, où beaucoup plus d'affaires ont pu être jugées. »

Vers une aggravation de la situation ?

« Personnellement, je ne vois pas de situation explosive avant l'été, car les engagements pris permettent aux entreprises de tenir. Pour l'instant, nous sommes dans un moment de décryptage. Il s'agit d'identifier et de discriminer les dossiers, afin de mettre en place des moratoires sur les plus simples et d'étudier les plus compliqués pour voir quelle est la meilleure façon à la fois de préserver le denier public et de ne pas faire mourir des entreprises viables. » Thierry Millon espère qu'avec ce suivi, il sera possible d'aider les salariés, au sein des entreprises qui ne se relèveront pas, à rebondir. En moyenne, en France, pour une entreprise en faillite, 4 emplois sont menacés.

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