Les proches des otages ont multiplié les appels au Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu pour le pousser à conclure un accord sur la libération des captifs alors que l'armée a admis avoir tué « par erreur » trois d'entre eux dans le territoire palestinien.
Ce qu'il faut retenir :
■ Leur mort « m'a brisé le cœur », a affirmé samedi le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, après la mort de trois otages tués « par erreur » par des soldats. Mais il a déclaré vouloir maintenir « la pression militaire » contre le mouvement palestinien Hamas dans la bande de Gaza.
■ Mais Benyamin Netanyahu a aussi semblé confirmer des efforts diplomatiques en cours du Qatar pour obtenir la libération de nouveaux otages. Doha a confirmé samedi ses « efforts diplomatiques en cours pour renouveler la pause humanitaire ». Le Hamas s'est cependant déclaré « contre toute négociation sur l'échange de prisonniers jusqu'à ce que l'agression contre notre peuple cesse complètement », dans un message sur Telegram.
■ Le ministère des Affaires étrangères français a annoncé, samedi soir, la mort d’un de ses agents dans un bombardement israélien survenu mercredi à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. Paris a condamné cette frappe israélienne et exigé « toute la lumière » à propos de ce tir sur un « bâtiment d’habitation qui a causé la mort de nombreux autres civils ».
■ Environ 18 800 Palestiniens ont été tués dans les frappes israéliennes sur Gaza depuis le début de l'opération israélienne, selon le gouvernement du Hamas. Près de 51 000 personnes ont également été blessées. Selon le ministère de la Santé de l'enclave, 70 % des victimes sont des femmes et des jeunes de moins de 18 ans. Quelque 1 140 personnes ont été tuées lors de l'attaque du 7 octobre, selon les dernières données fournies par le gouvernement israélien. Enfin, 129 otages sont toujours retenus dans la bande de Gaza.
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09h54 : La France peut jouer un rôle « important » au Liban pour éviter un embrasement régional
La France peut jouer un rôle « important » au Liban pour éviter un embrasement des tensions régionales sur fond d'échanges de tirs quasi quotidiens entre l'armée israélienne et le Hezbollah, a dit dimanche le chef de la diplomatie israélienne à son homologue française. « Il y a encore une possibilité d'empêcher la guerre au Liban. Si la communauté internationale n'y parvient pas, nous n'aurons pas d'autre choix que de nous en charger nous-mêmes », a prévenu Eli Cohen à l'issue d'un entretien avec Catherine Colonna à Tel-Aviv. « La France peut jouer un rôle positif et important » pour empêcher une guerre, a-t-il ajouté.
Il a en revanche martelé la position de son gouvernement selon laquelle un appel au cessez-le-feu est une « erreur », un « cadeau pour le Hamas ».
09h28 : Les premiers camions d'aide humanitaire entreront à Gaza via le terminal de Kerem Shalom ce dimanche, annonce Israël
« À partir d'aujourd'hui (17 décembre), les camions d'aide des Nations unies seront soumis à des contrôles de sécurité et transférés directement à Gaza via Kerem Shalom, conformément à l'accord conclu avec les États-Unis, a indiqué la Cogat (Coordination des activités gouvernementales dans les Territoires palestiniens) dans un message sur le réseau social X. Cela permettra d'augmenter le volume quotidien de l'aide humanitaire entrant à Gaza et distribuée à la population de Gaza. »
Starting today (Dec. 17), UN aid trucks will undergo security checks and be transferred directly to Gaza via Kerem Shalom, to abide by our agreement with the US.
— COGAT (@cogatonline) December 17, 2023
This will increase the daily volume of humanitarian aid entering Gaza and being delivered to the people of Gaza. pic.twitter.com/NuFMxmBjvW
Face à la pression internationale croissante, Israël avait annoncé vendredi l'ouverture « temporaire » d'un nouveau point d'entrée pour l'aide humanitaire via le terminal de Kerem Shalom, mais sans donner de date. La décision d'autoriser l'aide humanitaire à entrer à Gaza par ce nouveau point vise à décongestionner celui de Rafah, unique point d'entrée de vivres et de médicaments.
08h56 : Paris préoccupé « au plus haut point », demande une « nouvelle trêve immédiate et durable »
La France est préoccupée « au plus haut point » par la situation à Gaza et appelle à « une nouvelle trêve immédiate et durable », a déclaré la ministre française des Affaires étrangères à l'issue d'un entretien avec son homologue israélien à Tel-Aviv. « Trop de civils sont tués », a déclaré Catherine Colonna.
Elle a parallèlement appelé à ne pas oublier les victimes des attaques du Hamas. « Inutile de dire que la France croit en la parole de ces femmes victimes, que la France croit celles et ceux qui ont eu à constater ces viols et ces mutilations, ces profanations », a-t-elle déclaré.
08h37 : Cinq Palestiniens tués lors d'un raid israélien en Cisjordanie
Cinq palestiniens ont été tués dimanche matin dans le camp de réfugiés de Tulkarem, en Cisjordanie occupée, lors d'un raid de l'armée israélienne, a annoncé le ministère palestinien de la Santé. Le bilan est monté à cinq morts après l'annonce tôt dimanche matin du décès de deux hommes âgés de 19 et 21 ans à l'hôpital, précise le ministère palestinien.
L'agence de presse palestinienne Wafa a rapporté que les forces israéliennes ont empêché les ambulances d'atteindre le camp et ont arrêté un secouriste. Elle a ajouté qu'un raid à grande échelle avec des chars et des bulldozers avait suivi l'attaque aérienne.
08h05 : Une vingtaine de tués dans un raid israélien dans le camp de Jabaliya
Au moins 20 personnes ont été tuées et une centaine d'autres blessées à la suite d'un raid aérien israélien sur un immeuble résidentiel du camp de réfugiés de Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza, rapporte la chaîne Al Jazeera. Des images obtenues par Al Jazeera montrent l'arrivée des victimes de l'attaque, y compris des enfants, dans un centre médical à Jabaliya. De nombreux blessés sont allongés sur le sol et attendent d'être soignés.
07h58 : Les urgences de l'hôpital al-Chifa sont « un bain de sang », selon l'OMS
Le service des urgences de l'hôpital al-Chifa dans le nord de Gaza, dévasté par les bombardements israéliens, est « un bain de sang » et ce qui était le plus grand hôpital du territoire palestinien a maintenant besoin d'« être réanimé », écrit l'OMS dimanche. Une équipe de l'Organisation mondiale de la santé et d'autres agences de l'ONU ont pu livrer du matériel médical samedi à l'hôpital, où « des dizaines de milliers de personnes déplacées » se sont réfugiées dans l'enceinte du complexe hospitalier pour se mettre à l'abri, souligne un communiqué de l'OMS publié dimanche, précisant que l'eau potable et la nourriture « manquent ».
« L'équipe a décrit le service des urgences comme un "bain de sang", avec des centaines de patients blessés à l'intérieur et de nouveaux patients arrivant chaque minute », raconte l'organisation, ajoutant que « les patients souffrant de traumatismes étaient suturés à même le sol et que les moyens pour gérer la douleur sont très limités voire inexistants ».
🔵 STATEMENT 🔵@WHO staff participated in a joint UN mission to Al-Shifa Hospital in north Gaza on 16 December to deliver health supplies and assess the situation in the facility. Partners on today’s mission included OCHA, UNDSS, and UNMAS. The team delivered medicines and… pic.twitter.com/14UHVTGru3
— WHO in occupied Palestinian territory (@WHOoPt) December 16, 2023
L'hôpital ne fonctionne plus qu'a minima et avec une équipe très réduite et « les patients critiques sont transférés à l'hôpital Ahli Arab pour des interventions chirurgicales ». Les salles opératoires ne fonctionnent plus faute d'oxygène. Seulement 30 patients peuvent recevoir des dialyses.
L'OMS s'est dit prête à renforcer al-Chifa « dans les semaines à venir » pour qu'il puisse à nouveau remplir ses fonctions de base. « Jusqu'à 20 salles d'opération de l'hôpital, ainsi que des services de soins postopératoires, peuvent être activés s'ils sont régulièrement alimentés en carburant, en oxygène, en médicaments, en nourriture et en eau », souligne l'OMS, qui souligne qu'il faut aussi du personnel.
À l'heure actuelle, Ahli Arab est le seul hôpital « fonctionnant partiellement » dans tout le nord de la bande de Gaza, trois structures hospitalières ne fonctionnant qu'a minima : al-Chifa, al-Awda et al-Sahaba. Avant la guerre il y en avait 24.
07h36 : La cheffe de la diplomatie française est arrivée en Israël pour appeler à une trêve
Catherine Colonna, est arrivée en Israël dimanche où elle va appeler à une trêve « immédiate et durable » dans la bande de Gaza. La cheffe de la diplomatie française doit rencontrer son homologue israélien Eli Cohen à Tel-Aviv. La France avait condamné samedi un bombardement israélien dans la bande de Gaza qui a causé la mort d'un de ses agents et a exigé que « toute la lumière soit faite ».
Outre des entretiens officiels, Catherine Colonna devrait rencontrer des familles d'otages français et appeler « à une nouvelle trêve humanitaire immédiate et durable », devant conduire à un cessez-le-feu pérenne, afin d'obtenir la libération de tous les otages, et de pouvoir apporter de l'aide humanitaire à la population de Gaza, selon un communiqué du Quai d'Orsay.
Arrivée en #Israel pour :
— Catherine Colonna (@MinColonna) December 17, 2023
- rappeler le droit d'Israël à se défendre, dans le strict respect du droit humanitaire et en protégeant les populations civiles,
- contribuer à éviter l'embrasement régional.
La ministre se rendra aussi en Cisjordanie occupée pour des entretiens avec son homologue Riyad al-Maliki, de l'Autorité palestinienne. « Depuis le 7 octobre, malheureusement, certains colons, entraînés par leur aveuglement idéologique ou leur vision de leur sécurité, ont commis des crimes » que la France a vigoureusement condamnés, a souligné la ministre peu avant son arrivée en Israël. « Nous en parlons à nos homologues israéliens. Nous leur disons que ça n'est pas acceptable en soi, encore moins acceptable dans une démocratie », a-t-elle ajouté, précisant que la France avait demandé « que ces colons soient sanctionnés par la loi israélienne qui doit s'appliquer ». « Je demanderai [...] si effectivement certains d'entre eux ont été poursuivis comme il le faut. » Elle ira dans une zone d'habitation de Bédouins qui ont été chassés par les colons israéliens.
La France a annoncé la semaine dernière qu'elle prendrait des sanctions à l'encontre de colons auteurs de violence et espère que des mesures similaires seront prises au niveau européen. Parallèlement, « personne ne doit oublier ce qui s'est passé le 7 octobre, une attaque terroriste massive commise avec barbarie [...] et avec ce que vous savez d'abomination, de violence, y compris de violences sexuelles », a souligné Catherine Colonna qui va visiter le centre d'identification des corps et des victimes installé sur une base militaire à Choura, à quelques kilomètres de Tel-Aviv. La ministre sera reçue par des militaires identifiant les corps et des médecins légistes qui s'occupent de recueillir des preuves sur les violences ou sévices sexuelles qui auraient été commises par les assaillants du Hamas. Elle rencontrera en outre des responsables d'associations de défense de victimes féminines qui collectent des preuves et qui entendent faire reconnaître ces violences.
07h22 : Dans la presse israélienne ce dimanche matin
Après la mort des trois otages tués « par erreur », les médias israéliens annoncent encore ce dimanche matin que plusieurs otages ne sont plus en vie, rapporte notre correspondant permanent à Jérusalem, Michel Paul. Les familles réclament un nouvel accord permettant la libération des otages.
Benyamin Netanyahu et son équipe ministérielle ont refusé samedi de prêter foi aux informations sur des négociations en cours. Mais les médias ici indiquent que le chef du Mossad David Barnea a rencontré pendant le week-end le Premier ministre qatarien Mohammed ben Abderrahmane al-Thani à Oslo. La nouvelle médiation permettrait un échange d’otages israéliens en contrepartie de détenus palestiniens au passé beaucoup plus chargé que lors du précédent accord. Notamment la libération de Marwan Barghouti. Considéré comme un des leaders des deux intifadas, emprisonné pour meurtres, il est aussi une éminente figure politique palestinienne.
Et puis deux titres à retenir ce dimanche matin : un journaliste estime que le tir erroné sur les otages n’est pas seulement une tragédie, c’est un crime. Et l'ancien chef d'état-major Dan Haloutz s’adresse à Netanyahu : « Bibi, écrit-il, la seule victoire possible serait ton départ avec un drapeau blanc. »
07h03 : Malgré la colère des familles, Benyamin Netanyahu veut maintenir la pression militaire sur Gaza
« Une tragédie effroyable. »C’est ainsi que le Premier ministre israélien qualifie le tir erroné sur trois otages qui, torse nu et un drapeau blanc à la main, tentaient de rejoindre les lignes de l’armée israélienne dans le nord de la bande de Gaza.
On lui avait reproché de ne pas avoir annoncé lui-même la mort des trois otages à la suite d’une erreur d’identification et d’avoir confié la tâche au porte-parole de l’armée, rappelle notre correspondant permanent à Jérusalem, Michel Paul. Samedi soir, lors d'une conférence de presse, Benyamin Netanyahu s’est finalement adressé aux Israéliens et il a répondu aux familles d’otages. « J’ai le cœur brisé. Tout le pays est en deuil », a-t-il affirmé. Mais le Premier ministre israélien a lancé un message cinglant : « Seule la poursuite de la pression militaire conduira à la libération des otages », a-t-il proclamé. « Sans cette pression de l’armée, nous n’aurions pas pu libérer 110 otages jusqu’à présent », a-t-il ajouté.
Visiblement sous pression, il affirme que son pays est déterminé à aller jusqu’au bout dans la guerre contre le Hamas. Rien ne nous arrêtera, a dit encore le Premier israélien. Aucune prise de responsabilité comme l’ont fait le chef d’état-major et le ministre de la Défense après ce qui est considéré comme une des plus énormes bavures depuis le début de la guerre.
06h41 : Al Jazeera veut saisir la CPI après la mort de son caméraman Samer Abou Daqqa
Al Jazeera Media Network a annoncé qu'elle allait saisir la Cour pénale internationale (CPI) de l'assassinat de son caméraman Samer Abou Daqqa à Gaza. Dans un communiqué publié samedi, la chaîne qatarienne a indiqué qu'elle avait demandé à son équipe juridique de saisir « de toute urgence » la Cour de La Haye de l'affaire de « l'assassinat » du caméraman Samer Abou Daqqa.
Samer Abou Daqqa a été tué vendredi lors d'une attaque de drone alors qu'il effectuait un reportage sur le bombardement d'une école servant d'abri aux personnes déplacées à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.
06h15 : Deux soldats israéliens tués à Gaza
L’armée israélienne a annoncé, dimanche matin dans un communiqué, la mort de deux de ses soldats, portant à 121 le nombre total de militaires israéliens tués depuis le début de l’offensive à Gaza fin octobre.
06h10 : Douze morts dans une frappe dans le centre de Gaza
Au moins douze personnes ont été tuées dimanche dans des frappes israéliennes sur la ville de Deir al-Balah, dans le centre de Gaza, a annoncé le ministère de la Santé du Hamas. Des témoins ont aussi rapporté un bombardement israélien sur la ville méridionale de Bani Suheila.
06h00 : Paris exige « toute la lumière » sur un bombardement ayant tué un de ses agents
Paris a « condamné » samedi un bombardement israélien dans la bande de Gaza ayant causé la mort d'un agent du ministère français des Affaires étrangères et a exigé que « toute la lumière soit faite » sur ce drame « dans les plus brefs délais ». « C'est avec beaucoup d'émotion que le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères a appris le décès de l'un de ses agents, mort des suites de ses blessures lors d'un bombardement israélien à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza », a indiqué le Quai d'Orsay dans un communiqué.
L'agent qui travaillait pour la France depuis 2022, et dont l'identité et la nationalité n'ont pas été précisées, avait trouvé refuge dans la maison d'un de ses collègues du consulat général de France, aux côtés de deux autres collègues et de membres de leur famille. La maison a été frappée par un bombardement israélien mercredi soir, faisant une dizaine de victimes.
Une partie de sa famille avait pu quitter Gaza pour la France, dans le cadre du dispositif d'évacuation mis en place par la France qui incluait les Français présents dans la bande de Gaza, les agents de l'Institut français et leurs ayants droits.
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[En direct] Guerre Israël-Hamas: Paris demande une «nouvelle trêve immédiate et durable» à Gaza - RFI
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