L’épidémie de grippe commence à prendre son essor en France mais la campagne de vaccination est loin de suivre la même trajectoire. Les deux principaux syndicats de pharmaciens s’alarment ce mardi de ce «retard important», craignant que la circulation du virus devienne «particulièrement intense» dans les prochaines semaines. «Il est temps d’alerter», affirme auprès de Libération Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) , premier syndicat de la profession. «Les chiffres de vaccination ne sont pas bons. On constate une forte baisse du nombre de doses administrées par rapport à l’année dernière».
Un gros mois après le lancement de la campagne de vaccination antigrippale dans le pays - 18 octobre -, un peu plus de 7 millions de doses ont été distribuées, contre 8,6 millions l’an dernier dans le même temps de passage. Soit 18,3 % de moins, selon les données collectées auprès de 14 000 des 20 000 pharmacies françaises et publiées par la société IQVIA, spécialiste des données de santé, sur sa «plateforme opendata» (iqvia.opendatasoft.com).
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Pour Olivier Variot, directeur de l’Union de syndicats de pharmaciens d’officine (Unspo) joint par téléphone, deux ingrédients concourent à cette mauvaise performance : une météo plutôt clémente et des courriers de l’Assurance maladie appelant à se faire vacciner arrivés trop tôt par rapport au début de la campagne. «Beaucoup de gens sont venus chercher leur vaccin alors qu’ils n’étaient pas encore disponibles. Ils ont rangé leurs bons et ensuite ils ont oublié de repasser», regrette le soignant.
Il est urgent d’accélérer car «les indicateurs d’arrivée de la grippe ont commencé à s’allumer en Bretagne», passée en phase pré-épidémique début novembre, a souligné le ministre de la Santé, François Braun, ce dimanche sur RTL, qualifiant l’épidémie naissante de «virulente». Pour sa part, Santé Publique France a noté une «activité en hausse en ville et à l’hôpital chez les moins de 15 ans», dans son point hebdomadaire sur l’épidémie de grippe, le 16 novembre dernier.
«Gestes barrières»
L’Uspo fait pour sa part état d’une «activité grippale supérieure» aux autres années, laissant «présager une épidémie prématurée et particulièrement intense» en métropole. Un danger notable pour les personnes vulnérables, qui circule en même temps que le Covid-19, encore. «Il n’est pas trop tard [pour se faire vacciner] mais il faut le faire vite», conclut le président syndical.
Philippe Besset de la FSPF interpelle aussi la population concernée : «Il faut venir chercher le vaccin en officine et continuer à respecter les gestes barrières. C’est le meilleur moyen de ne pas tomber malade et de protéger les autres.» Les personnes âgées de 65 ans et plus, les femmes enceintes, les personnes souffrant d’obésité et les malades chroniques peuvent se faire vacciner gratuitement auprès d’un médecin généraliste, une sage-femme, un infirmer ou en pharmacie.
Chaque année, entre 2 et 8 millions de Français contractent la grippe, causant de 10 000 à 15 000 décès, «principalement chez les sujets fragiles», estimait l’Institut Pasteur en 2019.
Grippe : les pharmaciens alertent sur la vaccination «en forte baisse» alors que l’épidémie enfle - Libération
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