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Tuesday, November 22, 2022

Alors, ce late show d'Alain Chabat sur TF1 ? Pour une fois, c'est (presque) aussi bien que les Américains - Télérama.fr

Chouchou d’une génération qui n’a pourtant pas connu ses sketchs avec les Nuls, Alain Chabat a voulu relever l’impossible défi d’adapter le format américain du late show. Lors du premier numéro, ce lundi, l’illusion fonctionnait.

Avec un peu de mauvaise foi, cette critique du Late avec Alain Chabat aurait pu s’écrire toute seule. C’était plié : un late show en France, ça fait trente ans qu’on essaie, trente ans que personne n’y arrive. Nous n’aurions ni le bon animateur, ni les bons auteurs, ni les bons invités, encore moins le bon rythme, surtout pas l’argent pour réunir tout ça. Arthur (qui a essayé deux fois, dont une qui plagiait ses maîtres), Cyril Hanouna, Mustapha El Atrassi, même Jean-Pierre Foucault ou Pierre Lescure s’y sont cassé les dents. On a beau faire, ce format d’émission de fin de soirée, né outre-Atlantique il y a soixante-dix ans et dans laquelle un animateur reçoit des invités pour des discussions promo où bonne humeur, connivence assumée et humour très écrit priment, est un format tellement américain dans le ton et la forme que la greffe ne peut pas prendre. Non, le late show, c’est américain, period.

Mais, comme il y a quatre ans pour le retour de son Burger quiz, Alain Chabat prend tout le monde à rebours et frappe là où ne l’attend pas. Le late show américain est une émission de pure promo, où toute la maestria réside dans le naturel poussé à l’extrême d’un entretien tout sauf improvisé ? Pour son premier numéro d’une série de dix, programmée du lundi au vendredi jusqu’au 2 décembre (« parce qu’il faut les écrire quand même », plaisante Chabat), l’ex-Nul reçoit Jean Dujardin et joue à fond l’inverse de l’interview ultra préparée qui fait autant le charme que le formatage des émissions états-uniennes. Entre Chabat et Dujardin – qui ne vient rien vendre –, on commence par s’autocongratuler plus que de bon goût, on chauffe le public… puis plus rien ne se passe. Et comme les blagues courtes sont les moins bonnes, ça dure dix minutes de vide. Certains diraient poussif, nous, on a trouvé plutôt malin cet exercice de déconstruction d’une machine bien huilée – même s’il est difficilement reproductible pour les prochains numéros.

La même équipe que “Burger quiz”

Plus tard, en pleine interview avec Jean-Pascal Zadi – pour le coup, la connivence est assez agréable à regarder –, Jean Dujardin s’incruste pour y faire un jeu que l’on sait évidemment préparé, intitulé « Quelle question de merde ». Le jingle fait à la bouche qui introduit la sélection de ladite « question de merde » révèle le pot aux roses : « On a triché, on sait sur quoi ça va tomber. » Derrière notre écran, on est complètement feinté par Alain Chabat – et son équipe de quatre auteurs, dont son fils Max, avec lesquels il écrit Burger quiz. Avant d’être forcé de reconnaître qu’avoir un acteur oscarisé pour pousser la chansonnette, l’air de rien, ça aide à faire comme les Ricains.

Tous les marqueurs du late show sont donc là, avec, en plus, les musiciens (les Laters, aux faux airs de The Roots, le groupe qui accompagne Jimmy Fallon), l’instant stand-up (Tania Dutel, impeccable, en a fait enrager certains sur les réseaux sociaux avec ses blagues féministes), et même l’indispensable artiste musical en live promo. Ce soir de première, c’était la sensation rock anglaise du moment Wet Leg, programmation digne d’une émission américaine.

On regrettera toutefois que cette première (comme les neuf prochaines) ait été enregistrée il y a quelques semaines, retirant tout ancrage dans l’actualité, passage pourtant essentiel au fameux monologue d’entrée – on a tout juste noté une gentille pique à la Coupe du monde au Qatar et une blague sur le prix du chauffage. En lieu et place de celui-ci, un discours entrecoupé de fausses pubs. Une référence aux émissions américaines, interrompues toutes les dix minutes par la réclame, et un petit pied de nez à TF1, encore à rebours de là où on attendait ce Late avec Alain Chabat. Reste que les shows américains s’écrivent au jour le jour et multiplient, quotidiennement, des artistes tous plus à l’aise les uns que les autres. Si on a peu de doute sur les capacités de Chabat à tenir la distance, on en a plus sur celles de ses futurs invités… Réponse dans les prochains jours. Enfin, les prochaines soirées.


À voir
Le late avec Alain Chabat, sur TF1. Du lundi au vendredi, jusqu’au 2 décembre.

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