Le constat fait l’unanimité : que ce soit au niveau des audiences ou de la fréquentation des terrains et des stades, le foot féminin ne cesse de battre des records en France depuis une dizaine d’années. Si l’écart s’est réduit avec leurs homologues masculins sur de nombreux paramètres, le fossé reste cependant encore conséquent. Alors que les Bleues affrontent l’Italie ce dimanche pour leur entrée en lice dans l’Euro-2022 en Angleterre, « l’Obs » explore, en infographies, les différentes strates de cette inégalité qui perdure.
Violences sexuelles : l’affaire qui pourrait (enfin) libérer la parole dans le footPlus de femmes sur le terrain
Si l’on en croit les chiffres de la Fédération française de Football (FFF), les footballeuses prennent leurs aises dans ce milieu traditionnellement masculin. Elles étaient moins de 60 000 licenciées il y a dix ans, elles sont aujourd’hui 100 000 de plus sur les terrains – et ce malgré les revers de la crise sanitaire.
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Nombre pratiquantes foot féminin
Sur 1,9 million de licences rattachées à la Fédération Française de Football, seulement 10 % sont aujourd’hui détenues par des femmes.
Des audiences records
En 2019, les audiences télévisées de la Coupe du monde féminine ont franchi le cap du milliard selon la Fifa, toutes retransmissions confondues. Des chiffres encourageants, qui représentent désormais presque un tiers des audiences de la Coupe du monde masculine, contre moins d’un quart quatre ans plus tôt. Une tendance qui ne semble pas s’inverser : le match d’ouverture de l’Euro 2022 mercredi 6 juillet a réuni plus de 800 000 téléspectateurs en France.
Graphique audiences
Salaires : des progrès relatifs…
Malgré des progrès évidents, tout n’est pas rose pour les près de 160 000 pratiquantes. Dans le championnat professionnel féminin (D1), qui compte 12 clubs, le salaire moyen ne dépasse pas les 3 500 euros nets en 2021 – loin des 100 000 euros pratiqués en Ligue 1 masculine.
Salaire moyen joueur et joueuse de foot en France
En France, la moitié des joueuses de première division bénéficient d’un contrat à temps partiel et se voient obligées de compléter leur salaire précaire avec une autre activité professionnelle. Une charge mentale et physique qui contraint beaucoup de joueuses à quitter définitivement le terrain.
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La joueuse la mieux payée de France ne fait pas exception. Wendie Renard, défenseure de l’Olympique lyonnais, perçoit autour de 37 000 euros bruts mensuels – une somme rondelette, mais à des années-lumière des 4 millions perçus chaque mois par Neymar au PSG.
Salaire des deux mieux payé.es dans le foot français
Une inégalité qui est avant tout une inégalité de budget. L’enveloppe de primes que la Fifa distribue aux joueuses a certes augmenté, mais reste environ sept fois inférieure à celle distribuée aux joueurs.
Primes dans le foot
… qui ne touchent pas que les joueuses
Les inégalités sont d’autant plus frappantes pour les postes d’encadrement. En France, seules trois femmes détiennent le Brevet d’Entraîneur professionnel de Football (BEPF), qui permet de coacher des joueurs professionnels, ou une sélection nationale. Parmi les trois élues se trouve l’actuelle entraîneuse des Bleues : Corinne Diacre.
Part de femmes détentrices du BEPF en France
Il en est de même pour les arbitres. Sur les 105 arbitres qui participeront à la Coupe du monde au Qatar en fin d’année, 6 sont des femmes. Parmi elles se trouve la française Stéphanie Frappart, première Française à avoir arbitré un match professionnel masculin.
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Part des femmes arbitres pour la Coupe du monde 2022 au Qatar
Autant de chiffres qui continuent à faire du football féminin, alors même que les projecteurs se braquent de plus en plus sur lui, un vrai métier-passion pour l’immense majorité des pratiquantes et personnels d’encadrement.
Alors que les Bleues lancent leur Euro 2022, visualisez le fossé des inégalités entre footballeuses et footballeurs - L'Obs
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