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Saturday, October 16, 2021

Football. Coupe de France : alors, c'est comment sans la prolongation ? - Le Télégramme

Il y a encore quelque temps, c’était un moment où les rebondissements étaient légion et, avec eux, souvent, les émotions décuplées. Durant une demi-heure, il s’agissait de dépassement de soi. Trente minutes d’efforts épiques… qui n’existent plus en Coupe de France, depuis que celle-ci a abandonné la prolongation lors de la saison 2020-2021. Et avec elle une partie de son essence ?
Pas totalement selon certains acteurs du football amateur breton. Au contraire même pour Jérôme Fagon, entraîneur de Ploudalmézeau (D1), une des deux équipes de niveau départemental encore en lice en Bretagne : « Cela rend les matchs plus consistants. Je trouvais qu’il n’y avait pas de saveur avec la prolongation. Que c’était pousser à jouer la défensive. Là, c’est prime à l’offensive !  »

Un avis aux antipodes de celui émis par Patrice Muset, coach du Stade Pleudihennais (R2) qui affrontera le Cob Saint-Brieuc (R2) au 5e tour : « Avec cette règle, on peut aussi se dire : "on est un petit, on va réceptionner un gros, on va jouer sur un champ de patates, tous derrière à attendre les tirs au but". Si c’est ça le football, cela ne m’intéresse pas ».

« Cela nivelle les écarts »

Au niveau des effets sur le jeu, le débat bat son plein. Et concernant un potentiel avantage ? « Ça aide les plus petits, c’est une certitude, selon le Ploudalmézien Jérôme Fagon. Cela nivelle les écarts et donne de belles histoires. Face à Plouzané (N3, au 3e tour, victoire aux tirs au but), ce sont eux qui égalisent en fin de match, le scénario fait que cela aurait été dur. (…) Sur 120 minutes, c’est beaucoup plus compliqué, voire ingérable ».

Dans les chiffres, cela peut se démontrer. Cette saison en Coupe de France, sur les terrains du Morbihan, des Côtes-d’Armor et du Finistère, on peut dénombrer environ 70 % de victoires des équipes hiérarchiquement inférieures aux tirs au but (!). Mais si on se retourne sur la saison 2019-2020, par exemple lors des 3e et 4e tours dans ces mêmes territoires, le taux de victoires des « petits », en cas de nul à la fin du temps réglementaire, tombe à environ 30 %.

Moins d’émotions ?

Mais, quand il s’agit de la Coupe, il est aussi question d’émotions, quelque peu dénaturées selon le Pleudihennais Patrice Muset : « Je suis contre car ça faisait partie du charme de la Coupe. Émotionnellement, cela n’avait rien à voir avec un match de 90 minutes ».

Jérôme Landraing, capitaine d’Auray FC (R1), qui s’est sorti du piège tendu par l’US Quimperlé (D1) aux tirs au but lors du 4e tour, n’a pas un avis tranché. Bien qu’il se souvienne de ce que pouvait susciter la prolongation : « Ça peut enlever la saveur d’aller au bout de l’effort, de tout donner… Cela faisait tenir en haleine ».

Comme un léger sentiment d’inachevé, notamment pour les spectateurs tels Laurent-David Samama, auteur d’essais sur les dérives du football : « Le match qui dure, c’est un truc méritoire. Quand le Petit Poucet arrive à pousser un grand club en prolongation, c’était mythique. C’est parce qu’il était allé au bout de l’effort, il y avait un truc de la revanche de l’homme du peuple face à la star ».

Parce qu’un brin favorisés, les exploits auraient comme perdu de leur saveur ? Les avis divergent, bien que la nouvelle norme soit déjà bien intégrée. Enfin, pas partout. En témoigne ce match du 2e tour en l’Alsace où l’arbitre a omis le nouveau règlement et fait ressusciter, le temps d’une rencontre, une prolongation pas totalement oubliée…

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