« Non », Cédric Jubillar n’a « rien à ajouter ». Ses avocats viennent de passer trois heures à décortiquer l’enquête sur la disparition de sa femme devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Toulouse, mardi 6 juillet. Trois heures à contester chaque élément à charge du dossier qui lui vaut d’être mis en examen et placé en détention provisoire pour le meurtre de Delphine Jubillar, avec qui il était en instance de divorce, et qui s’est volatilisée dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 à Cagnac-les-Mines, dans le Tarn.
Au point que lorsqu’il se lève, dans une chemise blanche trop grande pour lui, on s’attendait presque à entendre Cédric Jubillar demander son acquittement. Mardi matin, l’audience devait pourtant se consacrer au seul examen de sa potentielle remise en liberté. L’enquête sur la disparition de l’infirmière de 33 ans, elle, se poursuit dans un secret désormais plus qu’éventé. « J’ai eu l’impression d’assister à un procès d’assises, avec des plaidoiries brillantes mais qui ne sont pas à leur place, a résumé l’avocat général. Nous ne sommes pas là pour discuter la culpabilité » du suspect. Lui a requis son maintien en détention provisoire. Les avocats de la défense, plaidé sa remise en liberté.
Une affaire sans corps et sans aveux
Trop tard, l’audience avait basculé avant même de commencer. L’occasion était trop belle pour la défense de Cédric Jubillar de mener sa contre-offensive, plus médiatique que judiciaire. Car la presse, rarement autorisée dans la salle, a, cette fois, pu tendre l’oreille à chaque détail du dossier ainsi révélé. A chaque extrait des écoutes téléphoniques de Cédric Jubillar. Chaque bribe d’audition de l’amant de la disparue. Chaque citation d’un témoin. Tout y passe. Jusqu’aux cris entendus par deux voisines lors de leur pause cigarette, à une heure déterminée à la seconde près par la défense d’après une scène du film Retour vers le futur diffusé à la télévision ce soir-là.
« Non pas pour se vautrer dans le secret de l’instruction mais pour rétablir un équilibre », insiste Me Alexandre Martin. Comme ses deux homologues de la défense, l’avocat n’a toujours pas digéré la conférence de presse du procureur de la République de Toulouse du 18 juin. Dominique Alzeari y avait exposé les « indices suffisants » ayant mené à la mise en examen du peintre plaquiste de 34 ans, six mois presque jour pour jour après la disparition de sa femme.
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« On n'a rien trouvé d'autre, alors c'est lui » : les avocats de Cédric Jubillar demandent sa remise en liberté - Le Monde
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