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Friday, July 16, 2021

Cuba : quelle est la situation alors que l’ONU demande la libération de prisonniers ? - RTL.fr

Depuis le dimanche 11 juillet dernier, la situation à Cuba est extrêmement préoccupante. Ce jour-là, des milliers de cubains manifestaient dans les rues de plus d’une quarantaine de villes et de village à travers le pays. Parmi les revendications, on pouvait apercevoir : "Nous avons faim", mais aussi "liberté !" ou encore "à bas la dictature". Messages qui ont également été relayés sur les réseaux sociaux avec les #SOSCUBA ou #SOSMatanzas. 

Le pays connait une crise économique inouïe, largement aggravée par la pandémie, alors que plus de 70 % des produits alimentaires sont importés. Gros exportateur de sucre, Cuba a dû faire face à de mauvaises récoltes. L’autre pan de l’économie, le tourisme est au point mort du fait de la Covid. La population manque de tout et "n'en peut plus" confiait Janette Habel, spécialiste de Cuba, sur France Info : pour s’approvisionner en nourriture, les Cubains doivent faire de longues queues. 

De plus, le blocus en place depuis plus de 60 ans est un véritable problème pour la population qui fait face à d’importantes pénuries, notamment dans le secteur de la santé et des médicaments. Au total, en 2020, l’économie a chuté de 11 %. 

Des manifestations inédites

Ces manifestations sont donc une situation tout à fait inédite dans un pays où les seules rassemblements autorisés sont ceux du Parti communiste. Pendant plusieurs jours le réseaux internet a été coupé pour finalement être en partie rétabli le 14 juillet - l’accès aux réseaux sociaux tels que Whatsapp, Facebook et Twitter restent bloqué. Il y a eu un mort dans la banlieue de la Havane lundi dernier et plus d’une centaine de personnes arrêtées au cours des manifestations du 11 et 12 juillet, et notamment des figures de mouvements contestataires. 

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"Nous appelons tous les révolutionnaires du pays, tous les communistes, à sortir dans les rues où vont se produire ces provocations, dès maintenant et les prochains jours. Et à les affronter de manière décidée, ferme et courageuse" disait le président Miguel Díaz-Canel lors d’une allocution à la télévision le 11 juillet. Evoquant les contestations grandissantes sur les réseaux sociaux, il affirmait que "ce discours qu'ils tentent de faire passer (sur les réseaux sociaux) selon lequel le gouvernement cubain est répressif (...) est totalement faux, c'est de la calomnie". Il a en outre accusé ces réseaux de "terrorisme médiatique".

"Le monde regarde les autorités cubaines arrêter et frapper des dizaines de leurs propres citoyens, dont des journalistes et des voix indépendantes", déclarait le 14 juillet le porte-parole du département d'État américain, Ned Price, incitant le gouvernement cubain à répondre aux revendications des manifestants. 

Quelques mesures mises en place

Le Premier ministre Manuel Marrero a d’ailleurs annoncé le même jour une série de mesures. Désormais, les Cubains rentrant de voyage n’auront plus de taxe à payer pour rapporter des produits de l’étranger (tels que des médicaments, de la nourriture ou encore des produits d’hygiène) et ce sans limite de valeur jusqu’à la fin de l’année 2021. 

"Nous devons aussi tirer des enseignements de ces troubles, nous devons aussi faire une analyse critique de nos problèmes", a-t-il déclaré, reconnaissant qu'il existe "des choses que nous devons perfectionner". Les autorités ont aussi annoncé la fin de la limite imposée aux salaires dans les entreprises d'État et l'autorisation provisoire pour les habitants de s'installer dans une autre ville et bénéficier de la "Libreta", le carnet d'approvisionnement, alors que c'était impossible auparavant.

Ces mesures sont reçues dans l’ensemble favorablement par les Cubains, car c’était là des revendications nécessaires pour les manifestants. Mais au-delà de cela, il y a également des revendications politiques. "Ce qu'ont demandé tous les manifestants, surtout les plus jeunes, c'était la liberté, la liberté d'expression, le changement démocratique et quelque chose de très important : l'élection directe du président de la République", explique le dissident Manuel Cuesta Morua. 

Réactions de la communauté internationale

La mort le 12 juillet d’un manifestant en banlieue de La Havane ainsi que les arrestations de nombreux Cubains a provoqué la réaction de plusieurs membres de la communauté internationale. L’Allemagne par exemple qui appelait le gouvernement cubain "à renoncer à la violence, à rechercher le dialogue et à libérer toutes les personnes arrêtées lors de manifestations pacifiques". 

De même, l’intervention des États-Unis a continué de dégrader des relations avec le pouvoir cubain déjà tendues. Ned Price prévenait ainsi que "les tentatives de bâillonner, y compris par des moyens technologiques, la voix du peuple cubain ne pourront jamais faire taire ou étouffer ses aspirations légitimes à la liberté, aux droits humains". 

Dès le début des manifestations, et bien qu’il ait fini par reconnaitre "l’insatisfaction" de son peuple, le président Miguel Díaz-Canel accusait au cours d’une allocution télévisée les États-Unis d’en être à l’origine. "Il y a un groupe de personnes, contre-révolutionnaires, mercenaires, payées par le gouvernement américain, de façon indirecte à travers des agences du gouvernement américain, pour organiser ce genre de manifestations". Les américains "ont échoué dans leurs efforts de détruire Cuba" disait le président cubain le 16 juillet. 

De même, la Haute Commissaire de l’ONU, Michelle Bachelet, exhortait le gouvernement cubain le 16 juillet à libérer tous les prisonniers arrêtés lors des manifestations. "J'exhorte le gouvernement à répondre aux demandes des manifestants par le dialogue et à respecter et protéger pleinement les droits de tous les individus à la réunion pacifique et à la liberté d'opinion et d'expression" signalait-elle dans un communiqué. "Je suis très préoccupée par le recours excessif présumé à la force contre des manifestants à Cuba et par l'arrestation d'un grand nombre de personnes, dont plusieurs journalistes", a-t-elle ajouté. 

"Il est particulièrement inquiétant que parmi eux se trouvent des personnes qui seraient détenues en secret et des personnes dont on ignore où elles se trouvent. Toutes les personnes détenues pour avoir exercé leurs droits doivent être libérées de toute urgence", conclue-t-elle. 

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