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Sunday, June 27, 2021

Présidentielle au Pérou: alors que les manifestations continuent, des intrigues en coulisses - RFI

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L'autorité électorale au Pérou a repris l'examen des litiges pour déterminer qui est le vainqueur de l'élection présidentielle du 6 juin, au milieu des manifestations de partisans des deux candidats et alors qu'une nouvelle intrigue vient compliquer encore le processus.

Le juge Victor Raul Rodriguez a rejoint le Jury national des élections (JNE) samedi 26 juin, après avoir prêté serment, mettant fin à l'impasse causée par la démission surprise d'un de ses membres trois jours auparavant. Le JNE peut ainsi reprendre le lent processus visant à régler les contestations liées à ce scrutin, dont les résultats actuels donnent le candidat de gauche Pedro Castillo vainqueur mais avec seulement 44 000 voix d'avance sur sa rivale de droite, Keiko Fujimori.

►À lire aussi : Présidentielle au Pérou: Pedro Castillo attend l’officialisation de sa victoire

Le président du JNE, Jorge Luis Salas, est  visé par les fujimoristes qui sont allés jusqu'à manifester devant chez lui. De son côté, Piero Corvetto, le chef de l'ONPE (Bureau national des processus électoraux), l'organe chargé de l'organisation du scrutin, a annoncé avoir été victime samedi à Lima d'une  agression physique ». Parallèlement, des milliers de Péruviens ont manifesté pour l'un ou l'autre des deux candidats à la présidentielle, ce samedi 26 juin.

Coups de téléphone à des membres du JNE

Le rebondissement le plus surprenant dans cette lutte acharnée pour le siège présidentiel est survenu avec la diffusion par le JNE d'enregistrements de conversations prouvant des tentatives d'acheter des magistrats pour faire pencher la balance en faveur de Keiko Fujimori, la fille de l'ex-président Alberto Fujimori (1990-2000).

Vladimiro Montesinos, l'ex-chef des services de renseignements d'Alberto Fujimori, a ainsi passé 17 coups de téléphone, depuis la prison où lui-même purge une peine de 25 ans, pour tenter d'arranger ces manoeuvres. Il a appelé, depuis le téléphone de la prison, un ancien militaire fujimoriste, le commandant Pedro Rejas, lui demandant de se mettre en contact avec l'avocat Guillermo Sendon, afin que celui-ci propose de l'argent à trois des quatre membres du JNE pour qu'ils empêchent la proclamation de Castillo comme vainqueur.

Enregistrements

Les conversations entre l'ancien commandant et l'avocat ont été enregistrées. « Ce truc-là va te coûter trois bâtons (trois millions de dollars). Un bâton pour chacun d'eux », entend-on l'avocat dire au militaire. Celui-ci transmet le message à Montesinos. « C'est le seul moyen, il n'y en a pas d'autre ». « Oui, il n'y en a pas d'autre, répond le prisonnier, âgé de 76 ans. Fais-leur comprendre, au père ou à la fille, je ne sais pas avec qui tu parles, que nous essayons de les aider. Sinon, ils sont foutus, et la fille va se retrouver en prison. »

Keiko Fujimori est accusée de blanchiment d'argent, et risque 30 ans de prison. Son élection à la présidence serait le seul moyen pour elle d'échapper aux poursuites. Elle a nié toute connaissance de cette histoire et s'est dite « indignée » par ces conversations de Montesinos, « un homme qui a trahi tous les Péruviens ».

avec AFP)

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