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Sunday, March 14, 2021

Covid-19 : pourquoi les réanimations augmentent alors que les hospitalisations baissent ? - L'Express

Un reconfinement est-il inévitable ? L'exécutif veut l'éviter, en particulier en Ile-de-France où la situation sanitaire inquiète particulièrement, et mise sur une accélération de la vaccination. Mais cette décision pourrait s'imposer. "Nous sommes sur le fil du rasoir", a admis Jean Castex auprès du Monde, ce dimanche. Il faut dire qu'un nouveau seuil a été franchi vendredi dernier, avec plus de 4 000 malades du Covid-19 en réanimation. Une première depuis fin novembre. Mais curieusement, les hospitalisations sont en baisse. 

Certes, la pression hospitalière est très forte, avec 1 087 nouvelles hospitalisations en 24 heures. Il y a désormais 24 671 malades du Covid-19 qui nécessitent des soins, mais le nombre est en légère baisse par rapport à la veille. Et en début de semaine, il dépassait les 25 000. Concernant les réanimations, le nombre a lui augmenté en 24 heures, à 4 070 samedi, dont 263 nouvelles admissions. Une situation qui semble paradoxale, comme l'illustre le graphique ci-dessous.  

Explication par classe d'âge

Comme souvent, pour comprendre le phénomène, il est nécessaire de "zoomer". D'abord, relativisons la baisse : le plateau reste très élevé depuis le début de l'année, autour de 25 000 personnes hospitalisées en raison du Covid-19. Mais il est vrai qu'on observe une légère baisse depuis plusieurs semaines. Début février, le nombre dépassait les 28 000, contre 24 671 samedi soir. Cela représente une diminution de près de 12%. 

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Dans le détail, en sortant la loupe pour observer les chiffres par classe d'âge, on note des variations. Les plus de 80 ans constituent une part importante des patients hospitalisés. Mais le nombre est en baisse depuis plusieurs semaines : il s'élevait à 13 420 le 1er février. Samedi, il était de 9 933. Soit une baisse de 25%. Or, ces patients sont rarement orientés en réanimation (les soins étant très "lourds"). En clair : cette baisse a peu de conséquence au niveau des chiffres en réanimation.  

Le gros des réanimations concerne en effet des patients âgés entre 50 et 79 ans (voir le graphique plus loin). Et pour eux, on n'observe pas la même tendance concernant les hospitalisations que pour les plus de 80 ans. Début février, ils étaient 12 746 à être hospitalisés. Samedi, ils étaient 12 690. Alors que dans le cas précédent, on voyait une baisse de 25%, le nombre est ici stable. En "zoomant" encore, en prenant les 60-69 ans, on note même une hausse : 4 080 hospitalisations début février, contre 4 354 actuellement (+7%). 

Regardons maintenant plus en détail les réanimations. Chez les plus de 80 ans, le nombre est passé de 352, le 1er février, à 311 actuellement. Mais du côté des 50-79 ans, sur la même période, le nombre est passé de 2575 à 3307 (+28%). Rappelons que pour eux, il n'y avait pas de baisse au niveau des hospitalisations. 

La piste du variant anglais

La question subsiste : comment expliquer ces chiffres ? Ils provoquent en réalité un débat, certains estimant que des patients sont envoyés trop "facilement" en réanimation, ce que contestent d'autres spécialistes. 

"Une des hypothèses est que le variant aujourd'hui majoritaire (britannique) génère plus de formes graves, et moins de forme intermédiaire. Ce qui diminuerait les hospitalisations mais augmenterait les réanimations", explique auprès de L'Express Anne Sénéquier, médecin, codirectrice de l'observatoire de la santé mondiale de l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). "Une autre serait que le temps passé en réanimation augmente et que, du coup, le nombre absolu des patients en réanimation augmente parce que les sorties diminuent", ajoute-t-elle.  

La prudence reste de mise. Jeudi dernier, le ministre de la Santé Olivier Véran a abordé le sujet. Il a qualifié les variants de plus "contagieux", mais aussi de plus "dangereux". Depuis le début de l'année, "la proportion de formes graves a augmenté sensiblement dans plusieurs régions, notamment en Île-de-France, dans les Hauts-de-France, et en Provence-Alpes-Côte d'Azur. Nous n'avons pas d'explication scientifique arrêtée mais plusieurs études internationales confirment notre observation, à savoir que les variants seraient davantage responsables de formes graves que le Covid-19 classique", a-t-il déclaré.  

Selon une étude anglaise publiée mercredi dernier, le variant anglais, plus contagieux, serait 64% plus mortel que le coronavirus "classique", confirmant de premières observations faites fin janvier. Pour 1 000 cas détectés, le variant anglais provoque 4,1 morts, contre 2,5 pour le virus "classique", expliquent les auteurs de ces travaux publiés dans la revue médicale BMJ. "Il y a une haute probabilité que le risque de mortalité soit augmenté par une infection" au variant anglais, écrivent-ils.  

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