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Wednesday, November 1, 2023

« La presse l’avait déjà opéré alors que je l’attendais encore » : le chirurgien de Dupont revient sur sa fracture - Le Parisien

Ça a été l’un des grands feuilletons de la Coupe du monde de rugby, qui s’est achevée dimanche par le sacre de l’Afrique du Sud, le quatrième de son histoire. Victime d’une fracture maxillo-zygomatique lors du troisième match de la phase de poules face à la Namibie, Antoine Dupont a été au centre des préoccupations pendant de nombreux jours. Ces moindres faits et gestes ont été épiés, tout comme ceux de son chirurgien, le professeur Frédéric Lauwers. Le capitaine du XV de France avait finalement pu participer au quart de finale contre l’Afrique du Sud, trois semaines seulement après son opération.

Ce mercredi, le professeur Lauwers est revenu sur cet épisode auprès de l’AFP. Et il a été clair : « Je ne voudrais pas qu’on sorte de cette histoire-là en disant que ce qu’on a fait pour Antoine Dupont était risqué. Si on l’a mis sur le terrain, c’est parce qu’on savait que ça ne l’était pas. On a maîtrisé les risques ». Mais tout n’a pas été si simple. Le tapage médiatique, notamment, a été une chose difficile à maîtriser pour le chirurgien.

« On avait l’impression que tout était soumis au vote du public »

« La presse l’avait déjà opéré à 16h00 alors que je l’attendais encore à l’hôpital, a-t-il regretté. Il y avait des journalistes à tous les étages. Ensuite, tout était lié à la reprise d’activité. Il fallait donner des réponses avant même de l’avoir vu ou juste après l’avoir opéré alors que ça n’avait pas de sens. Un coup tout le monde voulait qu’il joue contre l’Italie, un coup 56 % des Français disaient que c’était de la chair à canon, qu’on allait le tuer, qu’il ne fallait pas qu’il joue. On avait l’impression que tout était soumis au vote du public ».

Frédéric Lauwers a pourtant assuré ne pas avoir senti de pression particulière au moment d’opérer le capitaine des Bleus. « Antoine Dupont, c’est le Stade toulousain, quelqu’un qu’on croise, qu’on connaît, a-t-il souligné. C’est Castelnau-Magnoac, les Hautes-Pyrénées, la Bigorre. Je suis Tarbais. Ça aurait peut-être été plus compliqué d’opérer Ardie Savea (joueur des All Blacks), pour différentes raisons. La première, c’est la perspective de pouvoir suivre l’affaire jusqu’au bout, car ce n’est pas le geste chirurgical qui fait tout. Dans le cas de Dupont, ça allait (pour le suivi). La pression vient de tout ce qui se passe autour, du brouhaha, du buzz. »

Attentif lors du quart de finale

Cette émulation constante ne l’a pas empêché de faire son travail dans les règles de l’art. Et malgré les critiques, le chirurgien l’assure : la prise en charge n’était pas trop rapide. « Je me souviens avoir opéré un jour avant la fin de la deuxième mi-temps d’un match un joueur qui s’était fait mal lors de la première, a raconté le professeur Lauwers. Si on commence à tergiverser, à attendre que ça dégonfle, c’est perdu d’avance. Ce n’est pas inhérent à Dupont. On n’a pas eu la pression du staff ».

Présent au Stade de France pour le quart de finale, match lors duquel Antoine Dupont a porté un casque, sur les conseils de son chirurgien, Frédéric Lauwers a tenu à l’œil son patient. « Je regardais beaucoup Antoine pour voir comment ça allait, a-t-il confié. J’en ai même discuté directement avec Fabien Galthié parce que ça m’intéressait d’avoir sa vision sur sa compétitivité, son niveau de performance… Il m’a dit que tout était normal. J’ai regardé à nouveau le match à la télévision et il prend des chocs directs, il va au plaquage sans aucune appréhension ». Cela n’aura toutefois pas suffi pour passer cet écueil des quarts de finale et prolonger le rêve des Bleus.

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