Faut-il voir en Hadi Matar, agresseur de Salman Rushdie, un petit soldat du régime des mollahs et plus précisément des gardiens de la révolution ? Si sa page Facebook affichait les photos de plusieurs figures de la révolution iranienne, notamment bien sûr celle de l’ayatollah Khomeyni, pour l’instant, et sous réserve des résultats de l’enquête en cours, rien ne permet d’établir un lien direct ni, a fortiori, que le régime de Téhéran soit le commanditaire de l’attentat. « Étant donné l’attrait international de la forme extrémiste de l’islamisme iranien, nous ne pouvons pas dire à ce stade si l’homme a agi selon ses convictions, inspiré par elles, ou s’il a exécuté un ordre venu d’Iran » estime ainsi Ali Fathollah-Nejad, chercheur associé à l’Issam Fares Institute de l’université américaine de Beyrouth, cité par le journal l’Orient-le Jour. Par l’intermédiaire du porte-parole de son ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanani, Téhéran a d’ailleurs démenti toute implication dans la tentative d’assassinat. Sans pour autant la condamner le moins du monde… Faut-il alors se tourner du côté du Hezbollah libanais, le puissant allié des mollahs ?