Condamnée à de nombreuses reprises pour des faits de violences sur ses quatre enfants et de conduite en état d'ivresse, la prévenue ne semble ne pas avoir retenu la leçon. "Vous êtes sous bracelet électronique, vous avez sur le dos deux sursis de mises à l'épreuve en cours. Malgré tout ça, vous nous dites aujourd'hui que vous regrettez ?", s'insurge Emmanuel Germain, le président du tribunal de Sens.
Les faits
Le 5 juillet 2022, les gendarmes sont requis par le procureur de la République à la suite d'un signalement de fuite de trois mineurs, dont la fille de la prévenue d'un site spécialisé d'accueil, sur la période du 19 au 26 juin. "Le foyer a indiqué aux gendarmes qu'il y avait une possibilité pour qu'elles se soient réfugiées chez vous. Les gendarmes sont venus chez vous. Vous avez eu un comportement inadapté à la limite de l'outrage. Vous avez nié leur présence", relate le président du tribunal.
J'étais perdue, je ne savais pas quoi faire.
Il n'y a pas eu violence.
Les auditions et les courriers envoyés par le foyer ont cependant permis de faire avancer l'enquête. "Votre fille et son amie ont avoué avoir été chez vous lors de leur fugue. Votre autre fille a même appelé le foyer pour leur indiquer que vous vous étiez battue avec sa sœur et que son ex-compagnon vous a séparé", indique Emmanuel Germain.
Les faits de violence se seraient déroulés dans le courant du 24 et 25 juin. Le ton serait monté entre la mère et la fille au sujet d'une cigarette. La prévenue lui aurait alors donné deux coups de pieds dans le ventre, puis elle aurait saisi une cisaille avant d'être arrêtée par son ex-beau-fils. "J'étais perdue, je ne savais pas quoi faire. Il n'y a pas eu violence. Je voulais juste profiter de ma fille pour qu'elle ne subisse pas ce que j'ai vécu en étant dans la rue lorsque j'avais son âge", plaide la mise en cause.
Les réquisitions et plaidoiries
"Nous ne sommes pas là pour décider si c'est une bonne mère ou non. Elle a commis des infractions en récidive. Nous devons donc réfléchir à la meilleure des peines", affirme la substitute du procureur. Jugée comme étant quelqu'un avec "un niveau de dangerosité élevé", la représente du ministère publique demande au tribunal de condamner la prévenue à dix-huit mois d'emprisonnement dont huit assortis du sursis probatoire. Mais également d'une interdiction de contact avec sa fille.
"Elle est malade. Elle est alcoolique. Et elle va partir en détention, c'est un secret pour personne. Cependant, ce n'est pas elle qui est venue chercher les enfants au foyer. Ce sont elles qui sont venues. Puis il n'y aucune trace de violence", plaide l'avocate de la prévenue.
La décision
La décision du tribunal sera cependant plus ferme. La femme est condamnée à dix-huit mois d'emprisonnement, assortis d'un sursis probatoire partiel à hauteur de dix mois.
Coline Bonvalot
coline.bonvalot@centrefrance.com
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