Selon des sources locales, la détention par un groupe armé d’un combattant appartenant à l’autre camp serait l’élément déclencheur des affrontements qui ont touché plusieurs quartiers de la ville.
Les affrontements entre deux milices dans la nuit de jeudi à vendredi dans la capitale libyenne Tripoli ont fait 16 morts et une cinquantaine de blessés, selon un nouveau bilan publié hier par le ministère de la Santé, cité par l’AFP. Le Service des ambulances et de secours à Tripoli a fait état vendredi de 13 morts, dont trois civils. Les combats ont opposé deux groupes armés influents : la Force Al Radaa (dissuasion) et la Brigade des révolutionnaires de Tripoli, tous deux rattachés au pouvoir exécutif.
Selon des sources locales, la détention par un groupe armé d’un combattant appartenant à l’autre camp serait l’élément déclencheur des affrontements qui ont touché plusieurs quartiers de la ville. A la suite de ces incidents, le Premier ministre du gouvernement de Tripoli, Abdelhamid Dbeibah, a suspendu vendredi le ministre de l’Intérieur, Khaled Mazen, et chargé Bader Eddine Al Toumi, ministre de la Gouvernance locale, d’assurer l’intérim «jusqu’à nouvel ordre».
Imbroglio
Néanmoins, selon des médias locaux, de nouveaux affrontements ont éclaté hier à Misrata (ouest), fief des deux Premiers ministres rivaux qui se disputent le pouvoir depuis mars. Celui de Tripoli, dirigé par Abdelhamid Dbeibah, a été chargé de mettre sur pied, début 2020, un processus politique parrainé par l’Onu, avec comme principale mission l’organisation d’élections législatives et présidentielle, initialement prévues en décembre dernier, mais reportées sine die.
Et de l’autre côté, le Parlement siégeant dans l’Est. Il a observé que le mandat de ce gouvernement a pris fin avec le report des élections. En février, il a désigné Fethi Bachagha, ancien ministre de l’Intérieur, comme nouveau Premier ministre.
Il est soutenu par le maréchal Khalifa Haftar dont les forces ont tenté en vain de conquérir la capitale en 2019. Mais Fethi Bachagha n’a jusque-là pas réussi à évincer l’exécutif de Dbeibah, qui a affirmé qu’il ne remettrait le pouvoir qu’à un gouvernement élu. Le 17 mai, des affrontements éclatent à Tripoli après l’entrée du gouvernement désigné par le Parlement pour déloger l’exécutif rival. Ce gouvernement dit finalement se retirer «pour préserver la sécurité (...) des citoyens».
Fin juin, les pourparlers menés sous l’égide de l’Onu à Genève entre les premiers responsables des deux Chambres libyennes rivales, à savoir le président de la Chambre des représentants, Aguila Saleh, et le président du Haut Conseil d’Etat, Khaled Al Mechri, ont pris fin par un échec : ils n’ont pas trouvé d’accord sur un cadre constitutionnel permettant la tenue d’élections nationales. Selon les médias libyens, les divergences portent notamment sur la possibilité pour les doubles nationaux de se présenter ou pas. L’exclusion des doubles nationaux reviendrait en effet à exclure un des leaders de l’Est, Khalifa Haftar, qui détient la nationalité américaine.
Outre la crise politique, le pays est confronté à la grogne sociale. Le 1er juillet, de Benghazi (est) à la capitale Tripoli dans l’ouest, en passant par les villes orientales de Tobrouk et Al Baïda, des manifestations ont éclaté dans le pays pour protester contre la détérioration des conditions de vie et l’incurie de leurs dirigeants.
Le pays est en proie depuis plusieurs jours à des coupures de courant, aggravées par le blocage de plusieurs installations pétrolières, sur fond de querelles politiques entre camps rivaux. A Tobrouk, des manifestants ont forcé l’entrée du Parlement, armés d’un bulldozer, avant d’y mettre le feu. Dans la capitale, des centaines de personnes ont réclamé le renouvellement de la classe politique, la tenue d’élections et la fin des coupures de courant. A Sebha, dans le Sud, des manifestants ont incendié un bâtiment officiel.
Alors que la Libye est engluée dans une impasse politique : Des affrontements entre milices font 16 morts - El Watan
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