C'est sous escorte que le prévenu a été présenté aux juges du tribunal de Roanne, ce mercredi 20 avril, lors d'une comparution immédiate, pour non justification de son adresse pour une personne inscrite au fichier judiciaire automatisé des auteurs d'infractions sexuelles et violentes (Fijais), en récidive légale.
La justice lui reprochait, pour la troisième fois, de s'être soustrait à cette obligation de donner son adresse tous les six mois à un service administratif. En 2014, l'homme de 58 ans aujourd'hui, a en effet été condamné à trois ans de prison pour agression sexuelle sur mineur de 15 ans près de Bordeaux.
Déjà condamné pour des faits similaires
Le parquet bordelais a d'ailleurs lancé un mandat d'arrêt à son encontre en janvier 2021, ayant perdu la trace du quinquagénaire après sa dernière condamnation en 2019 pour, déjà et encore, ne pas avoir donné son adresse dans le cadre de son suivi. Quelle ne fut pas alors la surprise pour un magistrat de reconnaître l'homme lors d'un reportage dans le journal télévisé, en mars dernier. Celui-ci répond à un journaliste lors d'un reportage à Roanne avant le premier tour de la présidentielle.
Dans un reportage télé sur la présidentielle à Roanne
Contact est pris avec le bureau du procureur de la République de Roanne pour localiser et interpeller le quinquagénaire, afin de le présenter au tribunal ce mercredi après-midi. À la barre, le prévenu reconnaît les faits et les explique : "Je sais que je dois donner mon adresse en raison de mon inscription au Fijais. Mais je suis en situation irrégulière en France et je risque l'expulsion".
En 2015, un arrêté d'expulsion lui avait été signifié, déjà en raison d'une non présentation d'adresse en lien avec sa condamnation pour agression sexuelle. Depuis, l'homme a déjà été reconduit à plusieurs reprises en Croatie, avant de revenir en France. "J'aime la France, je n'ai plus d'attache en Croatie et je ne parle plus la langue", affirme le prévenu qui navigue entre les deux pays depuis ses 10 ans et qui réside à Roanne depuis trois ans environ.
Le centre de détention n'est pas la salle d'attente de la Préfecture
Me Camille Thinon (avocate du prévenu)
La substitut du procureur de la République a requis six mois de prison ferme, assortis d'un mandat de dépôt. "Pour faire comprendre au prévenu l'importance de l'infraction alors qu'il se trouve en récidive légale et afin de préparer son expulsion", a-t-elle précisé. "Le centre de détention n'est pas la salle d'attente de la Préfecture", a répondu Me Camille Thinon, plaidant que son client ne cherchait pas à se cacher pour réitérer des faits d'agressions sexuelles, mais pour ne pas être renvoyé en Croatie.
Le tribunal a finalement condamné le quinquagénaire à quatre mois de prison ferme et a décerné un mandat de dépôt à son encontre.
Pascal Jacquet
Reconnu à la télé alors qu'il est recherché par la justice - Roanne (42300) - le-pays.fr
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