Des milliers de personnes sont descendues dans les rues d'Amsterdam ce dimanche pour protester contre la politique gouvernementale menée face à la crise du coronavirus. Sur certaines affiches, on pouvait lire "Retour à la normale maintenant!"
Le gouvernement néerlandais a pourtant partiellement levé le confinement "light" vendredi, mais les restaurants, cafés, musées, théâtres et cinémas restent fermés. Il faut dire que le pays a encore recensé un nombre record de contaminations au coronavirus samedi avec 36.308 cas positifs relevés par l'Institut de santé publique. Alors, un confinement qui n'a servi à rien? C'est difficile à dire.
La même courbe des cas que la Belgique
Le 18 décembre dernier, malgré des chiffres de contaminations en baisse, le Premier ministre néerlandais Mark Rutte annonçait un confinement dès le lendemain: événements interdits, Horeca et commerces non essentiels fermés, deux invités maximum par foyer. Et ce dans le but déclaré de freiner le variant Omicron qui "menacerait alors de submerger les hôpitaux".
Un mois plus tard, où en est-on?
- l'incidence du virus a continué à descendre pendant une semaine, puis a commencé à remonter rapidement, jusqu'au record d'hier. Une trajectoire... exactement similaire à la Belgique. Et cela n'est pas lié à une meilleure stratégie de détection, puisque les taux de positivité ont eux aussi suivi la même trajectoire depuis le 26 décembre, avec un taux qui reste plus élevé aux Pays-Bas. Mais il faut préciser que de nombreux Néerlandais se sont rendus en Belgique pour y fréquenter les commerces et les cafés.
- le nombre de lits occupés par des patients Covid en soins intensifs: là aussi, la tendance est exactement pareille, avec un nombre de patients un peu inférieur pour les Pays-Bas, mais des courbes qui restent exactement parallèles.
- les admissions à l'hôpital pour Covid: c'est la seule donnée pour laquelle il y a une nette différence. Alors que les tendances étaient très similaires, on note deux trajectoires opposées à partir du 29 décembre, avec une reprise des admissions en Belgique, tandis qu'elles continuent à diminuer aux Pays-Bas. Comment l'expliquer? Deux hypothèses, complémentaires peuvent être envisagées: grâce à ces mesures plus dures, les Pays-bas ont peut-être mieux réduit la présence du variant Delta. Le RIVM estimait la prédominance d'Omicron ce 10 janvier à 94%, alors que Sciensano estime qu'il reste environ 15% des contaminations en Belgique qui seraient liées à Delta. Or, les indices s'accumulent qui montrent une moins grande sévérité d'Omicron comparée à Delta. D'autre part, il semble que les conditions d'admission à l'hôpîtal semblent un peu plus strictes aux Pays-Bas. Il est possible qu'une personne qui ait la même pathologie liée à Omicron soit admise quelques jours en Belgique, alors qu'elle sera soignée à domicile aux Pays-Bas.
Alors, le confinement était-il justifié?
On voit qu'il a en tout cas permis aux Pays-bas de bien maîtriser ses admissions, même avec l'explosion des cas. Il faut rappeler que les Pays-Bas ont un moins grand nombre de lits disponibles en soins intensifs par rapport à la Belgique. Au moment de la décision de confinement, 58% des lits étaient occupés par des patients covid en soins intensifs. Et la campagne de boosters y était moins avancée. C'est ce qui a justifié la décision alors que l'on constatait déjà une progression fulgurante d'Omicron à Amsterdam.
La décision n'était donc peut-être pas nécessaire, mais elle semble avoir été utile pour une gestion hospitalière sans pression.
Les Pays-Bas assouplissent leurs mesures alors que les cas augmentent, mais pas les admissions: un confinement pour rien ? - RTBF
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