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Saturday, January 29, 2022

Affaire Otom : alors que le procès du graffeur de Nice s'ouvre le 3 février, les soutiens s'opposent - France 3 Régions

Le 3 février prochain devant la Cour de Justice des Seychelles, l’équivalent de nos assises, va s’ouvrir le procès de cet artiste de Nice accusé de meurtre sur sa compagne. Son entourage a lancé une cagnotte et évoque la personnalité de Thomas Debatisse.

L'exposition s'était tenue samedi 22 janvier dernier à Nice. Imaginée pour Otom, le nom d'artiste de Thomas Debatisse. Plusieurs dizaines d’œuvres réalisées par des artistes, le plus souvent des amis de ce graffeur niçois fondateur de Whole Street, une association dédiée au développement du Street Art sur la Côte d’Azur.

Évidemment, cela peut provoquer une certaine gène vu de l’extérieur alors que le principal intéressé est accusé du meurtre par étranglement d’Emmanuelle Badibanga, sa compagne, le 27 avril 2021 aux Seychelles et que son procès va bientôt démarrer.

La victime, gérante à Nice du lieu événementiel "La Passerelle", âgée de 32 ans, avait été retrouvée morte pendue à l’accroche-serviettes de la salle de bains de leur chambre d'hôtel de cet archipel de l'océan Indien par son compagnon Thomas Debatisse.

Depuis le début de l’affaire, des zones d’ombres subsistent dans ce dossier.

Contacté, l’avocat de Thomas Debatisse, Richard Sédillot, ne souhaite pas trop communiquer avant le début du procès prévu le 3 février prochain : "c’est le souhait des avocats sur place et de l’ambassade aussi pour protéger mon client".

Et ce, d’autant que la famille d’Emmanuelle Badibanga s’est confiée à nos confrères de Nice-Matin. Dans une interview, ses parents précisent pour, selon leur terme, rétablir la "vérité" que leur fille "n’était pas dépressive" ajoutant "qu’elle ne s’est pas suicidée".

Actuellement, Thomas est très malheureux, il partage la peine de la famille d’Emmanuelle. C’est très difficile, on préfère ne pas jouer la surenchère, mais si je suis persuadé que mon client est innocent".

explique l'avocat du graffeur.

L’affaire est éminemment sensible. Des éléments trouvés sur place, sur les lieux du drame, par les autorités locales, confirmeraient selon elles, que le meurtre a été commis par son compagnon.

Des éléments transmis au Parquet de Nice notamment les rapports de l’autopsie qui "infirmeraient cette thèse" avait rappelé Richard Sédillot lors d’une précédente interview à France 3 Côte d'Azur en octobre 2021.

La récente exposition consacrée à Otom à Nice, avait pour finalité de vendre des œuvres afin de récupérer de l’argent.

L’un des organisateurs de la vente, Fabene, un ami proche du graffeur confie : "on a fait cette exposition en solidarité à Thomas".

Comme embarrassé, il ajoute : "on connaissait Emmanuelle, ce drame nous a touché de plein fouet. On était là 50 artistes de tout bord. Il y a eu une importante mobilisation, on a été surpris".

Selon nos informations, quelques milliers d’euros ont ainsi pu être collectés : "cela va servir à aider les parents d’Otom pour financer le voyage vers les Seychelles à l’occasion du procès de leur fils".

De leur côté, les proches d’Emmanuelle Badibanga prévoient ce dimanche 30 janvier une marche à Fréjus dans le Var dont elle est originaire. Selon les organisateurs, l’association Les Randos du cœur, il s’agit là aussi de collecter une cagnotte pour permettre cette fois aux parents d’Emmanuelle d’assister de leur côté au procès.

Le collectif Save Justice Nice a été crée par des proches de la famille. Il a publié ce 26 janvier une tribune en ligne afin de défendre la mémoire de la jeune femme. Un texte signé part des "défenseuses et défenseurs et militant.e.s féministes qui luttons chaque jour à notre petit niveau pour les femmes que nous nous exprimons". Cette tribune revient notamment sur la tenue de l'exposition "Save Otom".

L'avocat de la famille d'Emmanuelle Badibanga que nous avons contacté pour recueillir son avis, est resté injoignable ce vendredi 28 janvier.

Le graffeur encourt une peine de prison à perpétuité si il est reconnu coupable des faits reprochés.

Le procès doit durer un mois.

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