Lundi 6 décembre 2021, le Premier ministre Jean Castex et le ministre de la Santé, Olivier Véran, ont annoncé une série de mesures pour tenter d’endiguer la cinquième vague de l’épidémie de Covid-19. Parmi elles, figure la fermeture des discothèques pour un mois à compter du vendredi 10 décembre 2021.
En cause : la forte circulation du virus parmi les jeunes et les difficultés de porter le masque « dans ces lieux », dixit Jean Castex. Les professionnels affectés par cette mesure seront « accompagnés économiquement », promet par ailleurs le Premier ministre.
« Cela a été annoncé au forceps »
Une mesure qui reste en travers de la gorge des professionnels du secteur, à Toulouse notamment. Philippe Belot, le patron de la boîte de nuit du Downtown Factory, avait vivement réagi auprès d’Actu Toulouse, le soir-même de ce coup de massue.
"On se doutait bien que quelque chose allait arriver mais on ne pensait pas qu'il y aurait une telle annonce, sans la moindre concertation, et sans que la moindre de mesure d'accompagnement et de compensation n'ait été prévue. Pour l'instant, il n'y a rien ! Cela a été annoncé au forceps et décidé d'un coup".
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Dernières soirées clubs ce jeudi
Par conséquent, les clubs de la Ville rose avaient programmé une dernière nuit de fête, jeudi 9 décembre 2021. Exemple au Nine, à Sesquières, qui a proposé une grosse soirée étudiante en guise de « der des ders », ou à l’Esmeralda, qui mettait en place une dernière soirée gratuite.
Le Wall Club, à Muret (Haute-Garonne), avait décidé d’intituler cette soirée d’adieu à 2021 « La mascarade »…
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Pourquoi certaines soirées se tiendront
Pourtant, d’autres soirées sont toujours inscrites à l’agenda de certains lieux. Au Zapata, on tente de rassurer ses habitués en rappelant que le lieu reste ouvert de 20h à 3h du matin. C’est même complet samedi 11 décembre 2021 pour la soirée Harry Potter, et deux soirées à thèmes et Djs Stranger Things sont dans les tuyaux samedi 17 et dimanche 18 décembre !
Alors, pourquoi une telle différence de régime ? C’est le décret N°2021-1585 qui a instauré la fermeture des discothèques. « La fermeture administrative concerne les établissements de type P, donc les discothèques et toute salle qui fait office de débit de boissons et proposant une piste de danse. De même, les bars et restaurants sont interdits d’accueillir des activités dansantes« , éclaire Philippe Belot.
A la fois restaurant et bar à tapas festif, le Zapata échapperait donc au couperet.
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Les concerts… sans l’aspect club au Connexion Live
Et puis il y a ces lieux mixtes qui vont devoir restreindre leur offre de soirées, la mort dans l’âme… sans pour autant tout fermer. C’est le cas du Connexion Live, rue Gabriel Péri. Lieu très connu et central des nuits toulousaines, le Connexion proposera lui aussi une dernière soirée en mode club, jeudi 9 décembre, avec un mix du DJ de Fun Radio Toulouse, Ethan. Une soirée gratuite prolongée exceptionnellement jusqu’à 5h du matin.
Mais l’agenda du Connexion Live ne s’arrêtera pas vendredi. Les explications de Vanessa Eudeline, chargée de promotion et billetterie des lieux :
"Nous proposons en effet deux soirées en format Live, vendredi 10 et samedi 11 décembre, mais sans la partie after club habituelle. Nous ouvrirons le bar à 17h30 et jusqu'à 23h avec les concerts, et sans obligation d'être en format assis car le décret ne le mentionne pas. Nous avons la triple appellation bar, salle de concerts et club, et donc la classification P, depuis 2018".
Ainsi, le Connexion a dû annuler ses Release party, ses Connexion Club Party et sa funky town. Mais aussi sa soirée du Réveillon du 31 décembre, un vrai coup dur pour le bar.
Deux soirées avant fermeture
Le Connexion Live aurait pu continuer à programmer des concerts mais les soirées du 10 et 11 décembre seront pourtant les dernières du mois (et de l’année 2021 par voie de conséquence) et le Connexion fermera ses portes samedi 11 novembre à 3h du matin. « On pourrait rester ouvert en tant que bar mais économiquement, le Connexion a besoin de ses soirées clubs. Sans cela, ça ne fonctionne pas », poursuit Vanessa Eudeline.
"Le chômage partiel nous coûte de l'argent !"
La fermeture des discothèques a été un vrai coup de bambou pour les professionnels de la nuit à Toulouse. "Sur une année, le mois de décembre représente 20 à 25% du chiffre d'affaires", explique Philippe Belot, vice-président de l'UMIH de Haute-Garonne.
Les syndicats du secteur négocient actuellement avec Matignon pour faire le point sur les aides compensatoires. Parmi elles, devrait figurer le chômage partiel, cette prise en charge de 84% du salaire net de l'employé par l'Etat. Mais ce n'est pas suffisant pour le patron du Doiwntown Factory, en centre-ville. "Le chômage partiel nous coûté de l'argent on s'en fiche ! C'est une aide sociale pour les salariés mais pas pour les entreprises. Car nous devons malgré tout la CSG, la CRDS et surtout, c'est le summum, les congés payés ! Quand nous avons rouvert, je devais 16 mois de congés payés à mes salariés. C'est une perle française. Et je ne parle même pas des PGE (Prêts garantis par l'Etat, ndlr) que nous allons devoir commencer à rembourser en mars 2022".
Selon les chiffres de Philippe Belot, "350 discothèques sur les 1800 du pays ont déposé le bilan" depuis le début de la crise sanitaire, en mars 2020. Une situation qu'il indique ne pas pouvoir chiffrer à Toulouse et en Haute-Garonne.
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Toulouse. Pourquoi certains lieux proposeront des soirées alors que les discothèques sont fermées - actu.fr
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