La Belgique vient d'annoncer l'arrêt de ses réacteurs en 2025. D'autres pays ont fait le choix d'abandonner le nucléaire mais une partie des membres de l'UE, dont la France, continuent de défendre l'atome. Une véritable fracture.
Il y a une véritable scission au sein de l'UE avec deux blocs qui s'affrontent sur l'utilité du nucléaire pour la transition énergetique. D'un coté, ceux qui ont investi dans l'atome, la France en tête avec les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la Finlande, la République tchèque, la Hongrie, la Bulgarie et la Roumanie.
La Pologne, la Slovénie et la Slovaquie affirment également que l'énergie nucléaire "protège les consommateurs européens de la volatilité des prix" alors que les tarifs du gaz sont en forte hausse depuis plusieurs mois.
Mais d'autres s'opposent à ce que l'énergie nucléaire soit incluse dans le cadre de la taxonomie européenne. La présentation de cet outil visant à définir un investissement vert a été reportée à mi-janvier.
Allemagne, Espagne, Suisse abandonnent aussi l'atome
Plusieurs pays ont eux déjà programmé la sortie de l'atome: la Belgique donc mais aussi l'Allemagne en 2022 au plus tard, l'Espagne d'ici à 2035, la Suisse théoriquement d'ici à 2034. La Suède de son côté a ralenti ses investissements.
Le Luxembourg et l'Autriche luttent au sein de l'UE pour la sortie définitive, les deux Etats refusent catégoriquement de voir le nucléaire inscrit dans la taxonomie. L'Autriche fait aussi partie de la liste des pays sans nucléaire comme le Portugal, la Grèce, l'Italie, la Norvège et le Danemark.
Mais faute d'une politique énergétique commune, les Européens font face au risque de "black out".
Vers une baisse de 23% de la production électrique en Europe
Avec cette succession de décisions d'arrêter le nucléaire d'ici à 2035, la production d'électricité en Europe va baisser de 23%. L'Europe anticipe et investit dans l'éolien et le solaire mais ces alternatives ne fonctionnent que par intermittence.
Le renouvelable représente aujourd'hui 35% du mix energétique européen et devrait atteindre 60% dans quinze ans. En attendant, plusieurs pays européens comptent beaucoup sur les importations d'électricité: l'Allemagne, le Benelux.
La France pour le moment n'importe de l'électrique que 1% du temps, rappelle RTE, mais ça pourrait changer au début de cette semaine avec nos réacteurs indisponibles: nous avons acheté de l'électricité produite notamment avec du charbon et du gaz. Le manque de vent cette semaine fait également partie des raisons qui ont contraint la France à importer de l'électricité.
Alors que la Belgique abandonne ses réacteurs, le nucléaire continue de diviser en Europe - BFM Business
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