« Jeudi, c’était son anniversaire. J’ai été sur sa tombe déposer un beau bouquet de fleurs et un petit mot : “Joyeux 4 ans notre trésor”. Je me suis souvenue de l’accouchement. J’ai imaginé à quoi elle ressemblerait aujourd’hui », raconte la maman de Léana, Aurélie, de La Mézière (35), près de Rennes.
Sa vie a basculé le 22 janvier 2018. Alors qu’elle est au travail, elle reçoit un appel du Samu. Sa fille est en arrêt cardiaque. « J’étais à dix minutes de chez la nounou. Je ne me suis pas tout de suite rendu compte de la gravité de la situation. Certes, elle était en arrêt. Mais, pour moi, elle était encore vivante. »
« Elle est morte »
Sur place, les médecins tentent de réanimer le bébé de 4 mois. Au bout d’une heure, ils arrêtent. « Je leur ai demandé si elle était décédée. Ils m’ont dit oui. Le plus dur, c’est quand ils ont sorti les mots : “elle est morte” », rapporte la jeune femme de 28 ans, des sanglots dans la voix.
S’ensuivent une batterie d’examens puis une autopsie. Avait-elle été victime de maltraitance ? Les médecins étaient-ils passés à côté d’une malformation ? Dans leur tête, les questions s’accumulent. Les résultats de l’autopsie tombent six mois plus tard. Rien n’a été trouvé. C’est une mort inattendue du nourrisson. Un cas qui touche 350 bébés chaque année, en France. Entre le premier jour et 6 mois, et parfois jusqu’à 2 ans.
Léana est décédée en faisant la sieste, bien installée sur le dos, dans sa turbulette. « Sur le coup, on ne sait pas si on préfère avoir cette réponse ou connaître la cause du décès. Quoiqu’il arrive, aucune réponse n’aurait été meilleure. »
Pour nous, on est cinq dans la famille. Elle fait partie de notre vie. On n’est pas triste, on vit heureux. Ce drame a renforcé notre caractère et notre couple. Après avoir vécu le pire, tout le reste semble anodin.
Impossible de combler le vide
Les mois qui suivent le décès, le couple est dévasté. Ensemble, avec leur famille, leurs amis, ils en parlent. Les gens comprennent, même si certains manquent de tact. « Ça va aller, vous aurez d’autres enfants, reprend Aurélie. Oui, mais non. Personne ne comblera jamais ce vide. »
Finalement, ils se rapprochent de « Naître et vivre ». Une association d’accompagnement de parents endeuillés à la suite de la mort inattendue d’un nourrisson. « C’était ce qu’il nous fallait. Entendre qu’on n’était pas les seuls. Voir que, comme d’autres, on avait le droit de pleurer. Avoir la preuve qu’on pouvait continuer sa vie. »
Deux petites sœurs
En juillet 2018, Aurélie tombe enceinte. Une grossesse désirée. « Des médecins nous ont dit que c’était trop tôt. Qu’on n’avait pas eu le temps de faire notre deuil. Mais, on le voulait. Et, de toute façon, je ne sais pas si on pourra faire notre deuil un jour. On vit avec ça du mieux qu’on peut. »
En avril 2019, naît Linaé. En juin 2021, Lola. Des prénoms qui commencent par la même lettre que Léana. Un hommage. « On leur parle de leur grande sœur. Pour nous, on est cinq dans la famille. Elle fait partie de notre vie. On n’est pas triste, on vit heureux. Ce drame a renforcé notre caractère et notre couple. Après avoir vécu le pire, tout le reste semble anodin. On sait que la vie peut s’arrêter à chaque instant. On fait tout pour être heureux et en profiter. »
À La Mézière, ils ont perdu leur bébé alors qu'elle n'avait que 4 mois - Le Télégramme
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