Rechercher dans ce blog

Friday, June 4, 2021

Justice - Une nouvelle loi sur le consentement, alors que 493 enfants seraient violés, chaque année, dans la Nièvre - Le Journal du Centre

Un nombre vertigineux : 165.000. Dans chaque article, interview, tribune consacrés aux violences sexuelles, il surgit : 165.000 enfants violés, chaque année, en France. Pour seulement 5.600 condamnations.

Ces 165.000 viols sur mineur ne sont pas une réalité statistique, mais une construction de l’association Mémoire traumatique et victimologie, un total qu’elle a extrapolé à partir de diverses enquêtes de victimisation réalisée de 2008 à 2017.

Selon le calcul de cette structure, abondamment cité, mais rarement sourcé, 130.000 filles et 35.000 garçons mineurs sont violés, chaque année, en France, distinctement des 94.000 femmes et hommes majeurs subissant le même sort.

Des chiffres de la police et de la gendarmerie bien en deçà

En appliquant une règle de trois à la population nivernaise, cela donne 493 enfants violés, tous les ans, dans le département.

Or, les données que le ministère de l’Intérieur met à disposition du public, dans son tableau des « chiffres mensuels relatifs aux crimes et délits enregistrés par les services de police et de gendarmerie », sont les suivantes pour la Nièvre :

  •     47 viols sur mineur en 2020, 34 en 2019 ;
  •     57 agressions sexuelles sur mineur en 2020, 61 en 2019 ;
  •     51 atteintes sexuelles en 2020, 41 en 2019.

Un viol est une pénétration vaginale, anale ou orale, avec le pénis, les doigts ou un objet, imposée par « violence, menace, surprise ou contrainte ». Le champ des agressions sexuelles recouvre toutes les gestes n'incluant pas de pénétration. Des caresses sur les parties intimes, par exemple. Les atteintes sont des actes sexuels considérés comme consentis par le mineur, un délit vidé de son sens par la nouvelle loi (lire plus bas).

Loi sur le consentement : entre écart d'âge et limite d'âge, les ados la jugent durement

Seul un viol sur dix serait dénoncé

Pour les viols sur mineur, le rapport d’un chiffre à l’autre avoisine les 10 % : seul un crime sur dix ferait l’objet d’une plainte, les neuf autres ne seraient jamais portés à la connaissance de la justice. Cette proportion est-elle juste ? En tout cas, elle est plausible.

Les victimes de viol ont, à tout âge de la vie, beaucoup de difficultés à se résoudre à dénoncer ces faits. Souvent car elle en ressente (bien illégitimement) de la honte. Régulièrement car elles entretiennent un lien affectif avec le violeur, qui peut être un père, un oncle, un frère, etc. Parfois car elles n’ont aucune confiance en la justice.

Au-delà des statistiques, des vies à reconstruire

Cent soixante-cinq mille petites victimes chaque année… L’association Mémoire traumatique et victimologie n’a jamais voulu détailler publiquement sa méthodologie. Quoi qu’il en soit, le trouble entretenu autour du nombre réel de viols sur mineur en France demeure significatif de l’énorme travail qu’il reste à réaliser pour mieux révéler ces crimes dans le pays.

Non pas juste pour qu’ils soient comptabilisés scientifiquement, mais surtout pour que les victimes obtiennent de la société une nécessaire écoute et une juste réparation.

Le seuil de consentement à l’acte sexuel est fixé à 15 ans

Une loi criminalisant tout rapport sexuel entre un adulte et un mineur de moins de 15 ans a été promulgué jeudi 22 avril. Désormais, s’il est établi que l'adulte ne pouvait ignorer l’âge de l'enfant, alors il se sera rendu coupable de viol, un crime passible de vingt ans de réclusion, « sans que puisse être évoquée la question du consentement de la victime ». Auparavant, si le juge estimait que l'enfant avait donné un accord éclairé à l'acte sexuel, l'adulte ne pouvait être poursuivi que pour des atteintes sexuelles, un délit passible de sept années d'emprisonnement. Une clause « Roméo et Juliette » a été ajoutée à ce texte dans le but de « protéger les amours adolescentes » : il faudra une différence d’âge de 5 ans entre auteur et victime pour que la loi s’applique. Deux adolescents de 13 ans et 17 ans entretenant une relation sentimentale et sexuelle pourront la poursuivre, l’année suivante, sans que le plus âgé se rende coupable d'un viol sur mineur.

Bertrand Yvernault

Adblock test (Why?)


Justice - Une nouvelle loi sur le consentement, alors que 493 enfants seraient violés, chaque année, dans la Nièvre - Le Journal du Centre
Read More

No comments:

Post a Comment

« La France saborde son industrie plastique, alors que l'Europe ne nous demande rien ! » - Le Journal du dimanche

Le JDD. Sommes-nous en train de détruire l’industrie française du plastique ? Joseph Tayefeh. Nous mettons en place des mesures qu’aucun ...