Écroué depuis le 7 janvier dans le cadre d’une autre affaire, c’est sous escorte policière qu’Ismail est arrivé à la barre du tribunal correctionnel à juge unique, hier matin. À ce Carcassonnais de 41 ans, il était reproché des outrages et des menaces de mort réitéré, à l’encontre d’un policier municipal de Carcassonne. Ces faits remontent déjà au 18 juillet 2019, alors que Tiken Jah Fakoly était en concert à Chénier dans le cadre du festival Off de Carcassonne.
Cette nuit-là, c’est à 0 h 30 que les policiers municipaux avaient été requis pour une rixe devant le magasin G20, où ils avaient séparé les deux belligérants. Plus agité que les autres, le prévenu avait alors été menotté non sans mal, avant de se mettre à proférer des outrages : "Fils de p…, n… ta mère…". Puis des menaces de mort : "Tu vas voir si je te retrouve, je vais te n… ! Je sais où tu habites… Je vais te mettre une balle." Les insultes et les intimidations vont se poursuivre lors du transport au commissariat, où le suspect ivre a refusé de souffler dans l’éthylomètre. Face la présidente Lucile Dulin, le prévenu a déclaré ne pas se souvenir de grand-chose en raison de son alcoolisation. "Quand ils me voient, ils ne me supportent pas… On m’a mis les menottes alors que c’est moi qui suis la victime !" De la personnalité du prévenu, on apprend qu’il a arrêté sa scolarité en classe de 3e, et qu’il perçoit l’allocation adulte handicapé suite à un grave accident de la route. Son casier judiciaire fait état de 11 condamnations entre 2009 et 2021. "À l’entendre, il est victime d’une erreur judiciaire et des mensonges des policiers ! C’est assez désagréable d’avoir à chaque fois les mêmes excuses, où ce sont les policiers qui sont méchants et nous arrêtent pour rien !", a déclaré l’avocate du policier municipal victime, Me Céline Colombo. Au parquet, l’auditrice de justice a relevé que le prévenu se souvenait que de ce qui l’arrange : "Il transforme la réalité et semble avoir un problème avec l’autorité…" La peine de 5 mois de prison a ainsi été requise, sans mandat de dépôt. Pour la défense, Me Quentin Poirot-Seynaeve a plaidé pour une réduction du quantum de la peine requise, tout en rappelant le sentiment d’injustice de son client : "Ce soir-là, c’est lui qui se faisait casser la figure. Les policiers municipaux se sont trompés !" Après un bref délibéré, le tribunal a condamné le prévenu à 3 mois de prison. Ce dernier devra en outre verser 250 € en réparation du préjudice moral du policier. Il a été reconduit à la maison d’arrêt à l’issue de son jugement.
Tribunal de Carcassonne : "On m’a mis les menottes alors que c’est moi qui suis la victime !" - LaDepeche.fr
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