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Tuesday, April 27, 2021

Alors qu'il faut accélérer sur l'innovation verte, la France ne brille pas, selon un rapport de l'AIE et l'OEB - L'Usine Nouvelle

Montée en puissance du véhicule électrique et des batteries lithium-ion, explosion du photovoltaïque organique et de l’hydrogène, déclin des combustibles fossiles… Du côté de la R&D, la transition énergétique semble être en cours. Mais celle-ci reste trop lente. C’est le principal message d’un long rapport (72 pages et bien plus de chiffres) sur l’innovation mondiale dans les “technologies énergétiques propres”, publié conjointement par l’Agence internationale de l’énergie (AIE) et l’Office européen des brevets (OEB) mardi 27 avril au matin.

Fruit d’un travail d’analyse de quelques 420 000 familles de brevets internationales depuis 2000, le deux agences dressent un panorama global de la R&D bas carbone dans le monde. Mais si un lecteur optimiste pourrait ne retenir que l’avènement de l’innovation verte, les experts insistent : la tendance doit s’accélérer pour lutter contre le changement climatique. Et si l’Europe est encore dans la course, l’industrie française ne se distingue que dans quelques secteurs.

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+450% en 20 ans

Au premier abord, le bilan est bon. En 2019, le nombre de brevets déposés dans l’innovation bas carbone a plus que quadruplé par rapport au début du siècle. Une dynamique jugée insuffisante par les auteurs, qui s’inquiètent d’un plateau dans l’innovation verte depuis quelques années. Selon le principal scénario vert de l’AIE, qui fait belle part à la technologie, “près de la moitié des réductions d’émissions, permettant d’atteindre un niveau zéro d’ici 2050, devraient provenir de technologies qui ne sont pas encore sur le marché”, rappelle en introduction le directeur de l’institution, Fatih Birol.

Depuis 2015, l’innovation dans les énergies fossiles décline, mais les brevets relatifs à l’énergie bas carbone (dits LCE sur le graphique) ont eux aussi connu une baisse temporaire. Surtout, depuis 2017, le nombre de brevets verts déposés dans le monde a retrouvé une croissance positive (de 3,3% par an en moyenne)... mais bien plus lente qu’entre 2000 et 2013, quand les technologies bas-carbone ont connu 12,5% de croissance annuelle moyenne !

Technologies habilitantes en hausse

Dans le détail, seules les technologies dites "habilitantes" (les batteries, l’hydrogène, les réseaux intelligents et le captage et stockage du dioxyde de carbone), connaissent encore un essor continu. Au contraire, la production d’énergie décarbonée (solaire, éolien, carburants alternatifs, nucléaire…) et les usages (transports et technologies de production industrielle en tête) ont conservé une part stable ou en légère baisse dans le nombre de brevets déposés depuis 2015.

Conclusion : “une intensification de l’innovation, soutenue par une action politique conjointe, dans tous les domaines de l’énergie bas carbone [...] est nécessaire pour accélérer la disponibilité et la diversité des technologies, et ainsi en abaisser les coûts”, jugent les auteurs.

Aéronautique, nucléaire et ferroviaire

Dans cette course, la France ne brille pas par ses points forts. Certes, avec 28% des brevets déposés sur la dernière décennie, l’Europe est la région la plus innovante du monde en matière d’énergies sobres en carbone. Mais les acteurs hexagonaux se font discrets dans le paysage. Deuxième sur le podium européen et sixième au niveau mondial, la France totalise 17 487 familles de brevets, soit 4% du total mondial. Un peu devant le Royaume-Uni (3%), mais loin derrière le Japon (25%), les Etats-Unis (20%), la Corée du Sud (10%) et la Chine (8%). Outre-Rhin, la R&D allemande totalise quant à elle 12% des brevets déposés entre 2010 et 2019.

Pour les industriels, le constat est encore plus dur. Aucun acteur français ne se retrouve dans le top 15 des entreprises les plus innovantes, dominé par le Japon, la Corée du Sud, les Etats-Unis et l’Allemagne. Dans un communiqué de presse, les agences précisent que Safran est le champion tricolore (1997 familles de brevets), suivi du CEA (1772), puis de PSA (désormais Stellantis, 1112 FBI).

En France, la recherche publique sauve la mise

Un classement qui reflète les avantages comparatifs de la France, en pointe sur l’aviation (15% de l’innovation bas carbone mondiale), le ferroviaire (12%) et le nucléaire (11%). Si l’automobile et le véhicule électrique comptent le plus de brevets tricolores (3073 en cumulant les deux segments), la compétition internationale dans le secteur est plus rude, notent les experts, qui citent aussi Total pour son travail dans le solaire. Bémol : à l’instar d’autre pays actifs dans le secteur pétrolier (tels le Royaume-Uni, les Pays-Bas et le Danemark) la France reste aussi spécialisée dans les technologies pour les énergie fossiles.

Reste un bon signal : avec trois organisation dans le top 10 mondial, la recherche publique française se distingue. En tête, le CEA rafle la médaille d’or, porté - sans surprise - par le nucléaire (et dans une moindre mesure l’hydrogène et le solaire). Derrière lui, l’Ifpen truste la quatrième place (avec une forte spécialisation sur les carburants alternatifs, le captage de carbone et le raffinage) tandis que le CNRS pointe à la septième place. Reste à espérer que les mécanismes de transfert de technologies du public au privé seront à la hauteur.

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