« Il s’agit d’un sujet de santé publique, d’éducation et d’ordre public », déclare l’élue de Loire-Atlantique, qui a porté plainte en novembre contre le sénateur Joël Guerriau qu’elle accuse de l’avoir droguée en vue de l’agresser sexuellement. « Toutes les victimes invisibles méritent d’être prises en compte, il faut accélérer pour faire bouger les lignes, le chantier est énorme », ajoute-t-elle, évoquant des « histoires de soumission chimique plus horribles les unes que les autres ».
Si les dangers de la « drogue du violeur », versée par un inconnu dans un verre lors d’une soirée en discothèque, ont été largement médiatisés ces dernières années, la soumission chimique dans la sphère privée (SC) est en revanche encore méconnue et considérée comme sous-estimée.
La SC consiste en l’administration à des fins criminelles de substances psychoactives à l’insu de la victime ou sous la menace, pour commettre un crime ou un délit. En 2023, une campagne inédite de sensibilisation a été lancée par Caroline Darian, dont la mère a été droguée par son mari pendant des dizaines d’années et livrée à des inconnus qui l’ont agressée sexuellement ou violée.
Cette campagne a permis de braquer les projecteurs sur ce phénomène mais le nombre de cas reste difficilement quantifiable. En se basant principalement sur les plaintes, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) recense chaque année depuis 2003 les molécules utilisées par les agresseurs et leur mode opératoire.
Dépôt de plainte difficile
Selon la dernière enquête, portant sur 2021, 727 « signalements suspects », 82 « soumissions chimiques vraisemblables et 354 soumissions chimiques possibles », ont été recensés cette année-là par le centre d’addictovigilance de Paris, qui coordonne l’enquête.
Soumission chimique : « urgence » à se saisir de la question, alors que les affaires se multiplient - Sud Ouest
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