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Friday, January 19, 2024

Affaire Christian Puech. Tabassé alors qu'il filmait un dépôt sauvage : le jugement renvoyé au 7 février - Midi Libre

Le procès de l’auteur présumé de Christian Puech, violemment agressé le 24 mai 2021, a bien eu lieu dernièrement au sein du tribunal judiciaire de Montpellier. Mais les deux parties ont campé sur leur position.

Il faudra attendre encore un peu pour connaître le jugement prononcé par le tribunal judiciaire de Montpellier dans le cadre de l’affaire de l’agression de Christian Puech, tabassé le 24 mai 2021 sur la commune de Montbazin alors qu’il filmait un dépôt sauvage.

Pour rappel, le jour des faits, l’écologue, fervent défenseur de la nature et de l’environnement, avait en effet surpris le chauffeur d’un camion en train de déverser tout un tas de déchets, plaques de plâtre et autres matériaux du bâtiment en pleine nature, au lieu-dit Roubieu, à quelques mètres de là où il réside avec son épouse.

J’ai saisi ma caméra et j’ai commencé à filmer

"À plusieurs reprises, je m’étais déjà rendu chez les gendarmes pour déposer plainte contre ce type d’incivilité. Mais à chaque fois, on me rétorquait que, sans preuve, c’était difficile de mener une enquête. Alors ce jour-là, quand j’ai vu le camion plateau emprunter ce chemin rocailleux, j’ai saisi ma caméra et j’ai commencé à filmer."

Sauf que du haut de son mètre quatre-vingt-dix, Christian Puech, âgé de 77 ans à l’époque, a vite été repéré par le conducteur qui a couru vers lui et, d’un ton agressif, lui a intimé l’ordre de lui donner sa caméra.

Un passage à tabac "ultraviolent et d'une lâcheté extrême"

"Quand j’ai vu que ça tournait mal, je lui ai dit: “rechargez ce que vous avez jeté et on n’en parle plus”. Après avoir acquiescé, il est parti vers le camion, moi j’ai fait un pas en avant puis je me suis retourné. C’est là qu’il m’a frappé sur la tempe."

Des coups "à forte énergie, probablement des coups de pied", a tenu à renchérir Maître Jean-Marc Darrigade. "Et ce, alors que mon client était tombé au sol." Un passage à tabac "ultraviolent et d’une lâcheté extrême", entraînant de lourds traumatismes.

Notamment plusieurs fractures au tibia et au visage nécessitant six semaines d’ITT. En prenant la fuite, le mis en cause s’est bien évidemment emparé de la caméra de la victime, une preuve irréfutable "qui manque aujourd’hui au dossier", déplore le pénaliste.

Il se trompe de personne. Je dois ressembler à son agresseur

Comparaissant libre, le prévenu, un Montbazinois de 32 ans, a poursuivi dans ses dénégations, comme il le fait depuis près de trois ans. Expliquant que ce jour-là, s’il était bien à Montbazin (le bornage de son téléphone le confirme), il n’avait pas croisé la route de Christian Puech et encore moins eu une altercation avec lui.

"Il se trompe de personne. Je dois ressembler à son agresseur, c’est tout. C’est malheureux ce qui lui est arrivé mais je n’y suis pour rien", a-t-il confié.

Ce doit être pour l’autre c...

"Je reconnais sa voix et ses yeux. Pour moi, c’est lui à 99,9 %", a maintenu de son côté Christian Puech. Avant de conclure : "D’ailleurs, s’il y avait le moindre doute, par honnêteté intellectuelle, je n’accuserai pas un innocent."

Et Maître Darrigade d’insister sur des SMS échangés, dans lesquels le prévenu explique qu’il est convoqué à la gendarmerie pour des violences aggravées. Une conversation qui se termine par : "Ce doit être pour l’autre c..." 

Et de jurer à la barre qu’il parlait ainsi de son ex-compagne, laissant pour le moins perplexes les magistrats et l’avocat de la partie civile, intimement persuadé qu’il évoquait Christian Puech.

On nous crée de toutes pièces un coupable !

Pour sa défense, Maître Sabine Martin s’est interrogée à haute voix : "Où est la preuve de sa culpabilité ? On nous crée de toutes pièces un coupable. Mais on n’a pas de numéros de plaques, on ne retrouve pas l’existence dudit véhicule, on dit que l’agresseur ne porte pas de lunette alors que mon client ne peut pas conduire sans. En fait, le seul élément, c’est la reconnaissance formelle de Monsieur Puech. Mais ça ne suffit pas..."

S’appuyant sur un portrait-robot ressemblant à s’y méprendre au prévenu, le procureur Alain Octuvon-Bazile en a toutefois décidé autrement. Requérant à l’encontre du trentenaire douze mois de prison dont six avec sursis, sans mandat de dépôt, et un stage de citoyenneté.

Au tribunal, désormais, de trancher.

"Si j’ai survécu, j’ai vu la mort de près"

À la sortie de la salle d’audience, Christian Puech s’est dit "confiant en la justice. Selon moi, les réquisitions du procureur sont équitables. En revanche, ce que j’ai compris, c’est que c’est très difficile d’arriver à apporter la preuve de quelque chose sans la présence de deux ou trois témoins. Et encore !"

"Une chose est sûre, si j’ai survécu, j’ai vu la mort de près. J’ai d’ailleurs encore plusieurs plaques au visage qui me rappellent cette terrible journée".

Et son conseil, Maître Jean-Marc Darrigade, d’enfoncer le clou : "S’il avait succombé à ses blessures, je peux vous dire qu’on aurait eu une tout autre enquête."

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