En mer Rouge, sans le soutien de l’Iran, il n’est pas certain que les rebelles Houthis auraient eu les moyens nécessaires pour lancer les attaques qu’ils ont revendiquées contre des navires commerciaux supposés être liés aux intérêts israéliens. En tout cas, les États-Unis sont convaincus que Téhéran tire les ficelles.
Le soutien de l’Iran « aux Houthis est solide et se traduit en livraisons d’équipements militaires sophistiqués, en aide en matière de renseignement, en aide financière et en formation », a en effet accusé la Maison Blanche. Et, a priori, Téhéran laisse aux rebelles yéménites le choix de leurs cibles.
Cela étant, le commentaire que fit le ministère iranien de la Défense, Mohammad Reza Ashtiani, au moment où les États-Unis venaient d’annoncer leur intention de mettre sur pied une coalition internationale pour assurer la sécurité maritime en mer Rouge, avait sonné comme un aveu. « Si les Américains agissent de manière aussi irrationnelle, ils seront confrontés à des problèmes extraordinaires » car « personne ne peut agir dans une région où nous sommes prédominants », avait-il dit.
Ce 23 décembre, l’Iran a menacé de « fermer » la Méditerranée si les États-Unis et leurs alliés ne mettaient pas un terme à l’offensive menée par Israël contre le Hamas à Gaza.
« Le golfe Persique et le détroit d’Ormuz sont devenus un cauchemar pour eux, et aujourd’hui ils sont piégés dans la mer Rouge » et « ils assisteront bientôt à la fermeture de la mer Méditerranée, du détroit de Gibraltar et d’autres voies navigables », a en effet menacé le général Mohammad Reza Naqdi, un responsable du Corps des gardiens de la révolution. Comment les Iraniens et leurs affidés s’y prendraient-ils? Il ne l’a évidemment pas précisé.
En attendant, c’est en mer d’Arabie qu’un pétrolier battant pavillon du Libéria, le MV Chem Pluto, a été la cible d’une munition téléopérée [MTO ou « drone kamikaze »]. Ce navire, qui, selon la société britannique Ambrey, serait lié à des intérêts israéliens, venait de quitter le port de Jubail [Arabie Saoudite] pour rejoindre Mangalore, en Inde.
L’attaque, qui a provoqué un incendie et des dégâts « structurels » ayant affecté le fonctionnement du pétrolier, s’est produite à environ 200 milles au large de l’État indien de Gujarat [ouest de l’Inde]. Aucune victime parmi les vingt marins du bord – tous de nationalité indienne – n’a été signalée.
Selon l’agence de presse ANI, la garde côtière indienne a envoyé un avion de patrouille maritime Dornier Do-228 pour établir une « communication avec le navire en détresse ». Celui-ci a par ailleurs désactivé son système d’identification automatique [AIS] après l’attaque. En outre, le patrouilleur IGCS Vikram, qui dispose d’un hélicoptère HAL Dhruv, doit se porter à la hauteur du MV Chem Pluto.
Étant donné la distance entre le Yémen et la position où a eu lieu l’attaque contre ce pétrolier, il est peu probable que les Houthis soient impliqués. En revanche, elle est « dans les cordes » des forces iraniennes…
Quoi qu’il en soit, le MV Chem Pluto est le second navire commercial attaqué dans la région depuis le 24 novembre. Ce jour-là, le porte-conteneurs CMA CGM Symi, enregistré à Malte et appartenant à une société contrôlée par un homme d’affaires israélien, avait été visé par une MTO de type Shahed-136, de conception iranienne, alors qu’il naviguait dans l’océan Indien.
Photo : ICGS Vikram – ministère indien de la Défense
Un pétrolier a été touché par un drone alors qu'il naviguait au large de l'Inde - Zone Militaire
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