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Friday, August 4, 2023

Alors que sa contre-offensive patine, l'Ukraine laisse tomber les tactiques occidentales - GEO

Il y a quelques jours, le New York Times et GEO à sa suite annonçaient que l'Ukraine s'apprêtait à lancer une phase plus massive de sa contre-offensive estivale.

"C'est le grand test", expliquait une source anonyme du Pentagone au quotidien américain : force est de constater que, quelques jours plus tard, le test ne semble pas avoir été passé avec réussite. Du moins selon les critères occidentaux, qui depuis des mois attendent une progression éclair et la reprise quotidienne de centaines de kilomètres de territoire occupé, comme ce fut le cas à l'automne dernier dans les régions de Kherson ou Kharkiv.

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Retour à l'attrition

L'Ukraine est freinée dans sa progression par les champs infinis de mines mis en place par une Russie fermement installée en défense dans de vastes réseaux de tranchées et fortifications, qui use sans réserve de son artillerie certes largement mise à mal mais encore ravageuse, de drones et moyens électroniques, comme l'a décrit Business Insider, ou encore d'hélicoptères de combat comme le Ka-52 "Alligator", contre lesquels les troupes au sol ne bénéficiant pas de soutien aérien ne peuvent pas grand chose.

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Mais Kiev et son "général de fer" Valery Zaloujny ont décidé de ne pas s'entêter, explique désormais le même New York Times dans un article du 3 août. Le journal rapporte ainsi que l'Ukraine met pour l'instant de côté les tactiques apprises ces dernières années et mois auprès des armées occidentales, notamment des États-Unis, et revient à une méthode qu'elle connaît et maîtrise bien : l'attrition, soit l'usure de l'ennemi, grâce à ses canons et lance-missiles à longue portée.

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Peu tendre, le journal suggère un échec pour l'Otan, et en particulier dans la formation que ses pays membres ont essayé de fournir aux troupes ukrainiennes, pensant qu'elle suffirait à leur offrir l'ascendant sur leurs ennemis russes.

"La contre-offensive elle-même n'est pas un échec, elle va s'étaler sur plusieurs mois jusqu'à l'automne", explique ainsi au journal Michael Kofman, analyste pour le Carnegie Endowment for International Peace.

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"C'est discutable, mais le problème réside dans la croyance qu'avec quelques mois d'entraînement, les unités ukrainiennes pourraient être transformées et rendues capables de se battre à la manière des troupes américaines, menant l'assaut contre une défense russe bien préparée", poursuit-il, ajoutant qu'il aurait sans doute été préférable d'aider de toutes les manières possibles les troupes de Kiev à se battre de la manière qu'elle connaissent déjà le mieux.

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Mission impossible ?

Ainsi que l'explique le NYT, l'administration Biden pensait que les troupes ukrainiennes entraînées – en accéléré – par les armées américaines, britanniques ou françaises notamment, comme le rapportait le Monde, pourraient aisément prouver à l'armée russe que les tactiques occidentales, plus souples et comptant sur l'esprit d'initiative de nombreux sous-officiers, étaient supérieures à la rigidité hiérarchique des armées de Vladimir Poutine.

Il était notamment appris et demandé aux Ukrainiens à mener des attaques combinées, auxquelles se joignaient d'importantes colonnes de blindés occidentaux mais où manquait à l'évidence un pourtant indispensable soutien aérien.

"C'était d'une grande exigence, explique au quotidien new-yorkais Rob Lee, analyste pour le Foreign Policy Research Institute et ancien officier très suivi sur Twitter. Ils n'ont pas eu beaucoup de temps de s'entraîner sur ces nouveaux matériels et de développer leur cohésion d'unité, et ils ont été jetés dans un combat des plus difficiles. Ils ont été mis dans une situation incroyablement compliquée."

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Le président Zelensky expliquait quant à lui que l'offensive avait pris du retard du fait de la relative lenteur de la livraison des munitions ou blindés occidentaux, ce qui a laissé le temps à la Russie de mieux se terrer dans ses défenses, et de miner plus intensivement encore les terrains séparant les deux armées.

Ces tactiques occidentales, poursuivent le New York Times et les experts qu'il a interrogés, ne sont pas pour autant définitivement laissées de côté : elles sont mises en pause, le temps que les défenses russes soient suffisamment usées pour qu'un assaut puisse être réellement efficace.

"Je ne pense pas que l'Ukraine soit en train d'abandonner les tactiques de combat combiné, explique Philip M. Breedlove, général à la retraite et ex-patron des forces de l'Otan en Europe. S'ils passent la première, seconde ou troisième ligne de défense russe, je pense que l'on va assister à la définition même du combat combiné."

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Encore faut-il que ces murs russes soient défaits. Un officiel américain de la défense, sous couvert d'anonymat, explique au Times que la Russie semble certes tenir bon, mais qu'elle souffre et fatigue. Ses défenses sont étirées, sa logistique continue à être gravement défaillante et ses munitions viennent à nouveau à manquer, notamment après les nombreuses attaques ukrainiennes contre des dépôts loin derrière le front, comme l'a relaté Newsweek.

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