La justice espagnole a demandé au juge de la Cour suprême de lancer un nouveau mandat d'arrêt européen contre l'indépendantiste Carles Puigdemont au rôle central après les élections de ce dimanche.
Très indépendante, la justice espagnole est souvent critiquée pour sa politisation marquée. La décision du parquet de la Cour suprême de ce lundi ne donnera pas tort à ces critiques.
Au lendemain des élections générales, tous les regards se sont tournés vers Junts, le parti de l'ancien président indépendantiste de la Catalogne, Carles Puigdemont. Ce dernier a en effet la clé pour permettre au socialiste Pedro Sànchez de se maintenir à la tête du gouvernement espagnol.
Et alors que les coulisses s'agitent pour savoir ce que fera Puigdemont, exilé en Belgique depuis le 30 octobre 2017, la justice espagnole a fait une communication à contre-courant en réclamant au juge de la Cour suprême, Pablo Llarena, de lancer un nouveau mandat d'arrêt européen contre Carles Puigdemont et son ancien ministre, Toni Comín.
Un jour décisif, l'autre arrêté?
Une décision qui a fait sourire Puigdemont lui-même qui, sur X (ex-Twitter), disait "qu'un jour vous êtes décisif pour former un gouvernement espagnol, le lendemain l'Espagne ordonne votre arrestation".
One day you are decisive in order to form a Spanish government, the next day Spain orders your arrest. https://t.co/7e33rCzd6S
— krls.eth / Carles Puigdemont (@KRLS) July 24, 2023
La justice européenne a levé, ces dernières semaines, l'immunité de parlementaires européens de Puigdemont et Comín, une décision dont les deux Catalans ont fait appel et qui n'avait pas suscité, jusqu'ici, de réaction de la justice espagnole.
Le parquet (qui ne dépend pas directement du gouvernement) a retenu contre les deux hommes le délit de détournement de fonds qui entraînerait une peine de prison de six à douze ans. Jusqu'ici, la justice espagnole avait été déboutée de toutes ses demandes d'extradition de Puigdemont effectuées auprès de ses homologues belge et allemande notamment. Elle a également écarté le délit de désobéissance.
Mais ces mandats d'arrêt reprochaient aux dirigeants à l'origine du référendum d'autodétermination de la Catalogne du 1er octobre 2017 des délits de sédition et de rébellion. Délits supprimés depuis par le gouvernement de Pedro Sànchez, ce qui pourrait faciliter le retour forcé de Puigdemont en Espagne.
Espagne: Alors qu'il peut maintenir Sànchez au pouvoir, un nouveau mandat d'arrêt international réclamé contre - L'Indépendant
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