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Wednesday, June 14, 2023

Frappé alors qu'il filmait un pollueur en plein dépôt sauvage dans l'Hérault : "Il fallait des preuves" - Midi Libre

L’agresseur présumé de Christian Puech, passé à tabac alors qu’il tentait de filmer l’auteur d’un dépôt sauvage à Montbazin en 2021, comparait ce mercredi 14 juin devant le tribunal de Montpellier.

L’écologue et militant pour l’environnement Christian Puech a rendez-vous devant la justice, plus de deux ans après la sauvage agression dont il a été victime le 25 mai 2021, à Montbazin, à quelques pas de sa propriété. Ce jour-là, en milieu de matinée, il avait repéré un homme en train de déverser des gravats et autres déchets issus d’un chantier en pleine nature. Un énième dépôt sauvage dans la garrigue qui avait convaincu Christian Puech de sortir sa caméra vidéo, pour prendre l’auteur sur le fait.

"Si je suis encore vivant, c’est que j’ai un combat à mener"

"J’avais repéré ce camion. Quand j’ai compris ce qu’il s’apprêtait à faire, je me suis dit qu’il fallait que je capture des images. J’avais déjà fait plusieurs signalements aux forces de l’ordre. À chaque fois, on m’avait expliqué qu’il était très compliqué de prendre les pollueurs la main dans le sac et qu’il fallait des preuves pour les identifier." Une initiative qu’il va dramatiquement payer de sa personne. Repéré par le contrevenant, Christian Puech a expliqué aux gendarmes qu’il avait été roué de coups et que sa caméra lui avait été arrachée des mains.

"L’impact sur ma tempe a entraîné la fracture de l’ensemble des parois du sinus maxillaire droit. J’ai aussi été frappé à coups de pied une fois au sol, parce que je ne voulais pas lâcher ma caméra. J’ai perdu connaissance. Au total, les médecins ont relevé six fractures, à la tête et au tibia, puis un hématome sous dural. J’ai été laissé pour mort !", détaille la victime, qui indique avoir déjà reçu des menaces, auparavant, pour ses engagements contre les dépôts sauvages.

L’agresseur présumé nie les faits

Le jour de son agression, Christian Puech n’est pas parvenu à relever les numéros de la plaque d’immatriculation de la camionnette incriminée. Mais, toujours aussi téméraire à maintenant 79 ans, il parvient à fournir une identité aux gendarmes enquêteurs de la brigade de recherche de Pézénas, après avoir retrouvé celui qu’il identifie comme son agresseur sur le réseau social Facebook. Un homme qui, depuis sa première convocation par les enquêteurs, a nié toute implication dans l’agression et reste présumé innocent.

"Je n’ai pas de haine, même si j’ai beaucoup souffert. Je me dis que si je suis encore vivant, c’est que j’ai un combat à mener. Le constat aujourd’hui, c’est que les pouvoirs publics sont dépassés par les dépôts sauvages, dénonce Christian Puech, qui espère que son affaire permettra de faire avancer les choses. L’eau du bassin de Thau est régulièrement polluée, la biodiversité disparaît dans le massif de la Gardiole, on a un fort risque d’incendie… Mais surtout, il y a une peur qui s’est installée. Car les enjeux financiers sont énormes."

L’écologue a donc invité plusieurs associations de défense de l’environnement à se mobiliser, ce mercredi 14 juin au matin devant le tribunal correctionnel de Montpellier où doit se dérouler le procès. Son agresseur présumé y sera poursuivi pour "violences volontaires ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieur à huit jours". Josian Ribes, le maire de Montbazin, a d’ores et déjà annoncé sa présence alors que la commune a fait la démarche de se porter partie civile dans ce dossier.

Dépôts sauvages : "Un vrai fléau" pour Josian Ribes, maire de Montbazin

Vous serez présent à l'audience. Pour quelle raison ?

Dans ce dossier, il y a clairement deux volets. L'agression intolérable de Christian Puech et l'atteinte caractérisée à l'environnement. Je serai donc présent pour témoigner mon soutien à l'un de mes administrés. Mais nous avons également déposé un dossier pour que la commune soit reconnue comme victime. Je ne sais pas si nous obtiendrons le droit de nous constituer partie civile, mais je l'espère et je suis prêt à venir raconter notre quotidien devant la cour.

Les dépôts sauvages font donc partie de vos préoccupations quotidiennes ?

J'ai encore reçu des photos il y a quelques jours. Chaque semaine, ce sont de nouveaux dépôts qui sont signalés, surtout autour de la déchetterie, mais également dans des zones protégées classées Natura 2000. Des gravats, une caravane abandonnée, des pneus, des plaques amiantées très chères à retraiter... C'est un vrai fléau qui coûte beaucoup d'argent à la commune !

Quels sont vos ressources pour lutter contre ces incivilités ?

Elles sont trop limitées, face à l'ampleur du phénomène. Nous avons une brigade territoriale spécialisée au niveau de l'Agglo, et les gendarmes sont aussi mobilisés, tout comme la police municipale. Mais on pourrait passer notre vie à ramasser, alors qu'il est presque impossible de retrouver les auteurs.

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