Le prévenu de 23 ans, qui s’est défendu sans avocat, mardi 2 mai 2023, au tribunal correctionnel de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), était littéralement abasourdi lorsqu’il a appris qu’il allait être incarcéré.
Cet habitant de Nozay (Loire-Atlantique) était poursuivi pour deux faits de violence : bousculade et cheveux tirés sur son ex-compagne, à Blain (Loire-Atlantique) et à Guémené-Penfao (Loire-Atlantique), en août 2019 et le 3 juillet 2021. Mais aussi pour une agression sexuelle.
À la barre, le jeune homme reconnaît à demi-mot les violences physiques : « C’était juste un agacement, une querelle de couple. La première fois, je l’ai bousculée parce que je voulais rester avec mes copains. »
La deuxième, c’était le 3 juillet 2021, lors des 19 ans de la victime. Là, c’est la jeune fille qui donne sa version : « Il avait bu, il m’engueulait, il m’a tirée par les cheveux et mon père est intervenu. Le lendemain, il s’est excusé. »
Fantasme et excitation
L’affaire se complique lorsque le président évoque l’agression sexuelle de la nuit du 3 au 4 octobre 2020. En effet, il reconnaît avoir débuté une relation alors que sa compagne dormait :
« C’était un fantasme dont on avait parlé tous les deux. J’ai voulu lui faire partager mon excitation. Après, j’ai regretté, j’ai essayé de l’aider, je me sens un peu coupable. » Il savait en effet qu’elle était jeune et fragile psychologiquement.
Une ex qui ne portera plainte qu’en août 2022
« Un fantasme certes », dira Me Le François, avocate de la partie civile, « mais un fantasme inventé par lui et pour lui ». Trouvant que le prévenu survole les faits, minimise les violences, elle déclare que les témoignages de son entourage évoquent « une jeune fille sous l’emprise de son compagnon ».
Elle martèle que c’est cette agression sexuelle qui l’empêche d’avancer : « Avant, elle avait des soins, mais allait relativement bien, depuis elle ne peut plus sortir seule, son papa doit l’accompagner partout. » Elle la décrit : « Anéantie et déstructurée psychiquement. »
L’ampleur des syndromes de stress présents désormais chez la victime inquiète le procureur, Kevin Le Fur. Le magistrat tance : « Elle ne vous avait pas donné son consentement », avant d’ajouter, « le prévenu n’a pas l’air de se rendre compte qu’il a considéré sa partenaire comme un objet ».
La sanction est plus lourde que les réquisitions : deux ans de prison avec mandat de dépôt. Les gendarmes iront donc le chercher bientôt à son domicile. Il devra indemniser la victime à hauteur de 5255 € tous préjudices confondus.
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