En fin de semaine dernière, les investisseurs voulaient y croire. Mais, au fil des jours, l’espoir d’un accord sur le relèvement du plafond de la dette américaine s’amenuise. Les négociations s’enchaînent, au rythme d’une par jour, sans qu’un aucun compromis n’émerge. Pis, d’un jour à l’autre, les déclarations des responsables politiques se contredisent. Lundi, le « speaker » de la Chambre des représentants, le républicain Kevin McCarthy, se félicitait de discussions « productives » et « professionnelles » avec le camp démocrate. Patatras, mardi, il déplorait l’impasse dans laquelle se trouvent les pourparlers, ajoutant qu’« on est encore loin d’un accord ». Il n'en fallait pas plus pour ébranler des marchés d’actions déjà fébriles. Mercredi, le Cac 40 abandonne 1,7%, à 7.253,46 points, dans un volume de transactions un peu plus étoffé, de 3,9 milliards d’euros. Après les 7.400 points mardi, c’est au tour des 7.300 points de lâcher en clôture. Depuis lundi, le baromètre perd déjà 3,18%. Outre-Atlantique, l’ambiance est aussi à la soupe à la grimace. Le Dow Jones perd 0,7%, le Nasdaq Composite 0,95% et le S&P 500 0,8%. Les négociateurs doivent à nouveau se rencontrer ce mercredi, selon les indiscrétions de l’agence de presse Reuters. Et le temps presse. Si aucun accord n’est trouvé d’ici le 1er juin, les Etats-Unis ne seront plus en mesure d’honorer leurs factures au quotidien.
Le principal point d’achoppement demeure l’ampleur de la réduction des dépenses. « Les républicains poussent toujours pour les ramener à leur niveau de 2022, soit une baisse de 130 milliards de dollars, tout en augmentant le budget de la défense. De leur côté, les démocrates veulent prolonger le plafond d’emprunt jusqu’en 2025 en augmentant les recettes fiscales avec une taxation plus importante des ménages et des entreprises les plus riches, une ligne rouge pour les républicains, résume Thomas Giudici, responsable de la gestion obligataire chez Auris Gestion. S’il ne fait peu de doute qu’un accord sera trouvé, Joe Biden étant plutôt un homme de consensus, ces tergiversations apportent de l’incertitude et de la volatilité sur les marchés qui n’en ont pas besoin ». Tout comme ils n’avaient pas besoin d’un mauvais indicateur en Allemagne. A 91,7 points, l'indice Ifo a reculé davantage que prévu en mai, interrompant une série de six améliorations consécutives depuis le creux d'octobre. « La sous-composante des attentes a accusé la plus forte baisse mensuelle depuis septembre 2022, reflétant en grande partie des perspectives moins bonnes pour le secteur industriel ainsi que l'impact du resserrement de la politique monétaire, analyse Mateusz Urban, économiste senior chez Oxford Economics. Cela confirme que les perspectives de croissance de l'Allemagne restent confrontées à des vents contraires importants et à des risques de baisse. »
Les minutes de la Fed dans la soirée
En soirée, les investisseurs guetteront, outre d’éventuelles avancées sur la question de la dette américaine, le compte-rendu, à paraître à 20 heures, de la dernière politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) des 2 et 3 mai, qui s’était soldée par une nouvelle hausse de 25 points de base des taux directeurs. « Les minutes seront surtout à lire pour apprécier le scénario de pause, indiquait le cabinet Oddo BHF en début de semaine. Des discours récents, il semble que ce soit l’option majoritaire, mais plusieurs membres du FOMC ont laissé ouverte la porte à une autre hausse des taux directeurs si l’inflation venait à surprendre à la hausse. »
Sur le front des valeurs, les cycliques sont les plus affectées par la baisse du marché, comme le secteur automobile. Stellantis, Renault et Michelin ont cédé entre 2,37% et 4,09%. En bas de palmarès, on retrouve toutefois le fabricant de semi-conducteurs STMicroelectronics : - 5,38%. Enfin, le secteur du luxe, fortement pondéré à Paris, a encore vu rouge. L'Oréal et Kering ont perdu un peu plus de 2% par exemple.
C.P.
Le Cac 40 bascule sous les 7.300 points alors que les négociations sur la dette américaine sont au point mort - Investir
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