On évoque la problématique de la hausse des prix –électricité, farine,beurre - pour le boulangers avec Jean-Pierre Feuillé, boulanger-pâtissier à Bouloc au nord de Toulouse président de l**'Union des artisans boulangers-pâtissiers** de Haute-Garonne.
France Bleu : Dans quel état d'esprit d'abord vous démarrez cette année 2023 ?
Jean-Pierre Feuillé : C'est vrai que cette année, on ne sait pas trop comment vont survivre nos entreprises. Toutes les difficultés : la crise énergétique et puis surtout en 2023, l'augmentation des matières premières.
Pour qu'on se mette bien à votre place, es matières premières, elles, ont augmenté de combien ? La farine, par exemple.
La farine dépend toujours des meuniers qui nous fournissent, mais globalement, la farine a augmenté entre 15% et 20%, ce qui est quand même assez important vu les volumes que l'on passe dans nos métiers en boulangerie artisanale.
Le beurre a augmenté, lui, de combien ? Parce que vous l'utilisez énormément ?
Le beurre, c'est une grosse problématique, surtout en cette période d'épiphanie. On met du beurre dans les galettes. Et le beurre, depuis un peu plus d'un an, a augmenté de plus de 80 %. C'est vraiment une grosse charge financière pour nous.
Vous répercuter ces augmentations sur le prix ? Je pense à la galette des rois. Elle va augmenter de combien ?
Alors ça, c'est chaque artisan évidemment qui va, qui va mettre ses prix tel qu'il le souhaite, en rognant plus ou moins sur sa marge malheureusement. Mais globalement, je pense que l'augmentation va être au minimum de 10 %.
Par exemple, une galette, les plus petites galettes chez vous, une galette quatre personnes, une couronne ?
Une galette, quatre personnes peuvent coute entre 10 et 15 €. Ca dépend vraiment où la boulangerie est située.
Vous sentez que les clients vont, vont vous suivre, vont, vont payer la galette, ce prix-là ou pas ?
Jusqu'à présent, nous, on a la chance, la boulangerie artisanale d'être assez appréciée des Français et des Toulousains, les habitants de la Haute-Garonne. En ce qui nous concerne, et on a cette chance d'avoir cette proximité avec nos clients et pour l'instant, ils comprennent ces augmentations. Malgré tout, le porte-monnaie n'est pas extensible.
Pour la baguette de pain par exemple, vous être fixé un plafond à ne pas dépasser. Quel prix, la baguette de pain chez vous ?
Tout dépend également de ce que l'on est en milieu urbain ou en milieu rural. Parce qu'il y a quand même 480 boulangeries artisanales en Haute-Garonne. Donc c'est vrai que les prix ne sont pas les mêmes un peu partout sur le territoire. Mais il ne faut pas que je crois psychologiquement qu'une baguette dépasse 1,30 € ou 1,40 €.
L’épiphanie ça représente quel pourcentage de votre chiffre d'affaires ?
Tout va dépendre également de quelle manière on la travaille. Mais le mois de janvier est évidemment avec le mois de décembre un mois très très important sur le chiffre d'affaires pour certains. Pour certains d'entre nous, ça peut représenter 20 à 25 % du chiffre d'affaires.
La plupart des boulangers ne sont pas éligibles, on l'a beaucoup dit, au bouclier tarifaire. Mais depuis hier, vous pouvez bénéficier de l'amortisseur d'électricité mis en place par le gouvernement. Est-ce que ça va sauver un petit peu la profession ?
Mais écoutez, on espère. Ça fait plusieurs mois maintenant que notre président, de la Confédération, travaille avec des pouvoirs publics. Et c'est vrai que ce bouclier tarifaire et cet amortisseur électrique ont été faits en concertation également avec les instances de la Confédération à ce jour. C'est vrai que cela devrait réguler les factures. Malheureusement pour certains, pour beaucoup d'entre nous, c'est encore trop important. Donc, on continue de travailler pour essayer de faire baisser cette facture qui nous touche tous, nous.
C'est quoi la solution pour baisser la facture ? Réduire la masse salariale, vous y pensez ? Voire à licencier un ou une salarié ?
C'est ce qu'il faut éviter à tout prix. Je veux dire, nos métiers ont du mal à recruter. Lorsque l'on trouve des bons éléments, on essaye de les garder donc. Mais il arrive un moment ou évidemment, il y a une réalité économique. Et si, notre chiffre d'affaires devait être impacté, alors il faudrait trouver des solutions.
Les boulangers de Haute-Garonne très inquiets alors que débute l'épiphanie - France Bleu
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