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Monday, November 21, 2022

« Il manque jusqu'à 10.000 ingénieurs pour réussir notre transition énergétique, alors engagez-vous ! » - Les Echos START

Publié le 21 nov. 2022 à 8:45

Si l'urgence climatique nous oblige à réduire nos consommations d'énergie, la crise énergétique appelle à intensifier nos actions. Cela passe en priorité par la décarbonation du chauffage dans les bâtiments, la chaleur représentant 43 % des consommations d'énergie finale en France. Pourtant, à l'heure où les projets de décarbonation des consommations énergétiques se multiplient, les acteurs concernés (énergéticiens, bureaux d'études…) peinent à recruter. Nous estimons qu'il manque entre 5.000 et 10.000 ingénieurs études et projets pour mener à bien le plan de transition énergétique de la France à l'horizon 2030.

Renforcer l'attractivité de la filière et s'adapter aux exigences des jeunes

Si la filière peine à recruter c'est notamment en raison de l'inadéquation entre les formations et les nouveaux défis environnementaux. Remplacer les énergies fossiles, économiser l'énergie, produire et distribuer de la chaleur et du froid, récupérer de l'énergie fatale, mixer des bouquets énergétiques variés, capitaliser sur les convergences d'énergies, gérer et piloter à distance : autant de nouvelles compétences que peu d'écoles d'ingénieurs ont su anticiper.

Il est urgent de développer des filières spécialisées dans le domaine de l'optimisation des systèmes énergétiques du bâtiment pour former les ingénieurs de demain. Face à la pénurie de talents, les écoles doivent élargir leur vivier de recrutement en misant sur l'apprentissage. Très prisés des entreprises, ces cursus en alternance favorisent les ponts entre étudiants et professionnels, avec des formations concrètes mieux adaptées à la réalité des entreprises. Et pour augmenter encore le nombre d'ingénieurs, il est primordial d'accroître l'attractivité de la filière auprès des femmes.

De leurs côtés, les entreprises doivent s'adapter aux exigences de la jeune génération, qui vont bien au-delà des avantages financiers. Le télétravail n'est plus un facteur différenciant, c'est une pratique intégrée par toutes les entreprises. Pour cultiver leur singularité, les entreprises doivent proposer des formations personnalisées, un parcours d'intégration, des relations d'équipes qualitatives. C'est essentiel pour attirer les jeunes ingénieurs, qui ont une expertise très recherchée sur le marché du travail et sont donc très sollicités.

Un autre levier doit être activé pour susciter plus de vocations d'ingénieurs : communiquer auprès du grand public, car ces filières d'ingénieurs sont méconnues des jeunes générations. Pourtant ce sont des métiers d'avenir non délocalisables, avec des rémunérations attractives, organisées en mode projet, ce qui offre de multiples opportunités et échanges avec des interlocuteurs variés.

Choisir une voie porteuse de sens

Être ingénieur énergéticien ou d'études, c'est remplacer des énergies fossiles par des énergies renouvelables telles que la biomasse ou le solaire, récupérer des énergies fatales (celles qu'on considère comme perdues si on ne les utilise pas au moment où elles sont disponibles), puiser de la chaleur dans le sol pour chauffer un bâtiment via la géothermie, changer l'énergie d'un site industriel… C'est contribuer à construire un monde meilleur et utile pour les hommes, la société et la planète avec des externalités positives, tangibles et mesurables. C'est aussi aider la France à accroître son indépendance énergétique, à être moins exposée aux cours mondiaux des énergies fossiles, à améliorer sa balance industrielle, et à renforcer les savoir-faire de ses entreprises locales pour en faire des leaders mondiaux !

Alors que beaucoup de voix s'élèvent contre les industries polluantes, les ingénieurs ont l'opportunité de travailler dans des bureaux d'études, opérateurs et industriels qui agissent concrètement pour transformer nos systèmes énergétiques et décarboner nos quotidiens. Notre pays a tout pour réussir sa transition mais a besoin de plus d'ingénieurs pour exploiter efficacement ces gisements.

Pierre de Montlivault, président de la Fédération des Services Energie Environnement (FEDENE).

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