La faiblesse du yen a contraint Suzy Iwamoto à augmenter d'environ 10 % les prix des vins importés dans son bar et son magasin de bouteilles à Tokyo le mois dernier, et elle craint que d'autres hausses soient inévitables après que le yen a atteint cette semaine des niveaux qui n'avaient pas été vus depuis 32 ans.
Vendredi, un jour après que le yen ait franchi la barre des 150 par dollar, le gouvernement a annoncé que l'inflation de base des prix à la consommation a atteint son plus haut niveau en huit ans, soit 3,0 %, en septembre.
Les prix de quelque 20 000 produits alimentaires et boissons au Japon ont augmenté cette année, selon le chercheur Teikoku Databank, en particulier les prix des produits importés.
"Il n'y a pas que le dollar. Nous proposons également beaucoup de vins européens, donc dans l'ensemble, je dois vraiment réfléchir aux prix en magasin", a déclaré Iwamoto, le propriétaire du magasin Wine & Weekend dans le quartier de Nihonbashi, au centre de Tokyo.
"Malheureusement, je dois répercuter une partie de la charge sur mes clients, ce qui, en tant que propriétaire de magasin, est vraiment pénible."
Le Japon importe environ 70 % du vin consommé dans le pays, la plupart provenant de France, du Chili, d'Italie et des États-Unis, selon le ministère américain de l'agriculture.
Les producteurs de vin aux États-Unis augmentent les prix de base, mais la baisse du yen a entraîné une double peine pour les consommateurs japonais, a déclaré Andrew Dunbar, le président d'Iconic Wine Japan, qui gère les importations d'environ 30 marques.
La société a augmenté les prix de 10 % de manière générale en septembre et devra probablement avertir les distributeurs d'une autre hausse d'ici quelques mois, a ajouté M. Dunbar.
En particulier, le Japon est le plus grand marché pour le Beaujolais Nouveau de France, les premières expéditions de cette année de ce vin fruité arrivant cette semaine.
Les grandes sociétés de boissons Kirin Holdings Co et Suntory Holdings ont augmenté les prix de leurs bouteilles de Beaujolais de 40 % ou plus cette année, et ont réduit la variété des offres.
"Le coût de l'importation de vins au Japon n'a jamais été aussi élevé qu'aujourd'hui", a déclaré Eric Jean-Pierre Simon Dahler, propriétaire de Wine Prosperite, qui s'occupe principalement d'importations en provenance de France. "Les restaurants de Tokyo ne commandent pas de vins, et les clients privés sont très prudents dans leurs dépenses."
Même avant la chute précipitée du yen à partir du mois d'août, les prix à la consommation ont bondi au Japon après des décennies de déflation, en raison des embouteillages logistiques de la crise du COVID-19 et de la flambée des coûts de l'énergie causée par la guerre en Ukraine.
"Il n'y a pas que le vin, en général tout augmente, surtout mes articles importés préférés", a déclaré Maiko Kissaka, un cadre de 49 ans dans une société d'investissement étrangère. "C'est dur mais je continue à les acheter. Je réduirai mes dépenses pour d'autres choses, je ne veux pas réduire mes achats d'alcool."
Les buveurs de vin japonais voient le verre à moitié vide alors que la faiblesse du yen pousse les prix à la hausse - Zonebourse.com
Read More
No comments:
Post a Comment