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Tuesday, September 13, 2022

Goldman Sachs : « Après une année exceptionnelle à Wall Street, il faut trouver une chaise avant que la musique ne s'arrête » - Le Monde

En 2007, à la veille d’une crise financière majeure et alors que les premiers craquements se faisaient entendre, « Chuck » Prince avait sa théorie. Le patron de la grande banque américaine Citigroup comparait son activité au jeu des chaises musicales. Tant que la musique continue, il faut danser, mais gare à celui qui ne trouve pas de place quand la musique s’arrête. Nombre de banquiers, bons danseurs dans l’euphorie de la Bourse, comme Lehman Brothers, ont expérimenté la métaphore à leurs dépens.

En 2022, David Solomon, le patron de Goldman Sachs, préfère les platines à la danse. DJ de bon niveau, il a secoué l’assistance du célèbre festival de Lollapalooza, à Chicago, aux Etats-Unis, en juillet. Une prestation qui n’a pas été du goût de tous ses collègues banquiers, habitués à plus de retenue. Arrivé aux commandes de la plus flamboyante banque de Wall Street en 2018, David Solomon veut dépoussiérer l’image de la banque d’affaires, ternie par la crise de 2008.

Mais alors qu’un nouveau retournement économique majeur s’annonce à l’horizon, avec la poussée de l’inflation et la remontée brutale des taux d’intérêt, l’histoire semble se répéter. Après une année 2021 exceptionnelle avec l’explosion des opérations financières à Wall Street, le ciel s’assombrit et il faut songer à trouver une chaise avant que la musique ne s’arrête. La firme va renouer avec les suppressions d’emplois. Des centaines d’employés à partir de la semaine prochaine, selon le New York Times.

Roulés dans la farine

Car, en dépit de ses efforts, Goldman Sachs reste une banque d’affaires dont la majeure partie de la richesse provient encore de sa banque d’investissement. Celle des tradeurs sur les marchés actions et des organisateurs de fusions géantes et autres entrées en Bourse. En 2022, aux Etats-Unis, le montant des fusions-acquisitions a chuté de presque moitié et les introductions sur le marché ont dégringolé de 95 % en valeur et de 73 % en nombre.

Les résultats de la société ont suivi, avec un revenu de la banque d’investissement en chute de près de 40 % sur la première moitié de l’année par rapport à 2021. Et les profits de l’ensemble de la banque ont chuté de 50 %. Pour atténuer l’influence de cette activité et se procurer des fonds à bon marché, la banque s’est lancée en 2016 dans la banque de détail pour les particuliers, avec la création de Marcus, hommage au fondateur, Marcus Goldman (1821-1904).

Mais la banque végète et s’est un peu fait rouler dans la farine par Apple, qui s’est allié avec elle dans les cartes de crédit mais l’a laissée de côté quand la marque à la pomme a lancé son offre de paiement fractionné, très en vogue aujourd’hui. Les analystes estiment que seule une acquisition importante pourrait changer la donne. Mais les actionnaires de Goldman Sachs n’en veulent pas. Pousser les autres au mariage d’accord, mais pas pour soi-même. DJ Solomon fait bouger les foules, mais ne tient pas trop à secouer ses actionnaires.

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