« Une apocalypse de chaleur prévue lundi », « Apocalypse de chaleur en France » : difficile d’échapper à cette expression ce lundi 18 juillet 2022, pour qualifier la canicule qui touche actuellement la France. Le pays connaît une vague de chaleur intense depuis le 12 juillet, qui s’intensifie depuis le dimanche 17 juillet. Le pic est attendu ce lundi, prévient Météo France.
Néanmoins, il n’est pas vraiment correct de parler d’ « apocalypse de chaleur » pour décrire la situation. La méprise semble provenir d’une dépêche AFP, diffusée à la presse et citant un prévisionniste de Météo France, François Gourand. Il aurait déclaré à l’agence de presse que « dans certaines zones du Sud-Ouest, ce sera une apocalypse de chaleur ». Or, contacté par Numerama, le météorologue a indiqué que cette expression lui a été attribuée à tort.
« Cette expression ne renvoie à rien météorologiquement parlant »« ‘Apocalypse de chaleur’ n’a pas de sens météorologique », résume l’expert auprès de Numerama. Bien que la situation actuelle soit évidemment préoccupante et dramatique — 14 000 hectares de végétation ont brûlé en Gironde –, employer le terme d’apocalypse n’a pas de valeur scientifique, souligne-t-il.
Le service de presse de Météo France, sollicité par Numerama, a confirmé que « cette expression ne renvoie à rien météorologiquement parlant ». À la demande du prévisionniste
François Gourand, l’expression « apocalypse de chaleur » a d’ailleurs été supprimée du texte de l’AFP lundi 18 juillet au matin, nous précise Météo France, puis remplacée par « chaleur extrême ».Pour autant, il est désormais trop tard pour que « l’apocalypse de chaleur » puisse disparaître de l’espace médiatique, qui s’en est largement fait l’écho depuis dimanche 17 juillet. Les sites d’information qui l’ont reprise n’ont pas modifié leurs titres — on retrouve même ces trois mots à la Une de Apple News, l’agrégateur de la marque à la pomme qui est consulté par des millions d’utilisateurs et utilisatrices chaque jour.
De nombreux médias sont abonnés aux publications d’agences de presse, comme celles de l’AFP. Ces courts articles, qui sont appelés des dépêches, contiennent des informations recueillies par l’agence de presse. Les médias sont autorisés à les reprendre dans leurs propres productions, en citant leur source. L’AFP étant considérée comme une source fiable et sérieuse, on comprend mieux comment l’expression « apocalypse de chaleur » a pu se répandre aussi rapidement dans la sphère médiatique.
La France connaît bien un épisode caniculaire
La vague de chaleur que connaît actuellement la France est la 45e recensée dans le pays depuis 1947. Météo France la décrit comme « particulièrement intense et durable ». Il n’est pas exclu que ce lundi 18 juillet devienne « l’une des [journées les] plus chaudes jamais enregistrées à l’échelle de la France ». Pour l’instant, le record est détenu par les journées du 25 juillet 2019 et du 5 août 2003, avec une valeur
de 29,4°C pour l’indicateur thermique national (il s’agit d’une moyenne, obtenue à partir de mesures de la température de l’air dans 30 stations météorologiques réparties en France).Pour le corps humain, ces épisodes de chaleur intense ne sont pas sans conséquence. Les effets d’un coup de chaud sur l’organisme sont à prendre très au sérieux. Le gouvernement rappelle ainsi les bons gestes à adopter en période caniculaire, que vous soyez ou non à risque : s’hydrater régulièrement (mais que faut-il boire ?), éviter les efforts physiques et maintenir son logement au frais.
« Apocalypse de chaleur » : comment l’expression a surgi en France alors qu’elle n’a aucun sens - Numerama
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