Mardi, Utopia 56 a dénoncé le « refoulement » inédit, vers les côtes françaises, d’une embarcation de migrants partis vers l’Angleterre depuis le Pas-de-Calais. L’association pointe une action « illégale et dangereuse », récusée par la préfecture maritime (Premar), laquelle a assuré qu’il s’agissait d’un sauvetage.
Dans un communiqué, Utopia 56 a indiqué que ce cas, survenu le 6 mai, portait sur une embarcation avec 19 migrants à bord, « dont six enfants en bas âge », qui tentaient de gagner l’Angleterre. Selon l’association, qui évoque d’autres refoulements en Méditerranée, « c’est la première fois qu’un tel cas de refoulement forcé est identifié dans la Manche ».
L’embarcation « ne présentait aucun problème technique »
D’après les témoignages qu’elle a recueillis, l’embarcation « ne présentait aucun problème technique, quand, vers 6h20, deux bateaux de la gendarmerie l’ont encerclée et ont tourné autour à quatre ou cinq reprises, provoquant des vagues ». Une manœuvre qui a eu pour effet de remplir le bateau d’une vingtaine de centimètres d’eau, entraînant la panique des migrants toujours selon Utopia 56.
Dans le communiqué diffusé après cette opération, la Premar explique que le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage a engagé une vedette de la gendarmerie après avoir identifié « une embarcation se trouvant en difficulté ». Le communiqué ajoute que les 19 « naufragés » ont été récupérés à bord du bateau des gendarmes, puis déposés « sur la plage de Sangatte ».
De son côté, Utopia 56 affirme que les migrants sont restés à bord de leur canot, lequel a été tracté jusqu’à la plage. L’association affirme aussi qu’aucun appel de secours n’a été passé depuis le bateau pour demander de l’aide. « La préfecture a menti et fait comme si c’était un sauvetage », a dénoncé le délégué général d’Utopia, Yann Manzi.
« Il n’y a pas de consignes de refoulement »
« Il n’y a pas de consignes de refoulement, nous en restons à notre mission de sauvetage, notre ligne de conduite n’a pas bougé d’un iota », a réagi la préfecture maritime auprès de l’AFP. Sa porte-parole, Véronique Magnin, a toutefois reconnu que le communiqué du 6 mai comportait une erreur, les migrants ayant de fait été remorqués.
Selon elle, les gendarmes sont intervenus suite « à un signalement au Cross par les autorités portuaires faisant état d’une embarcation surchargée » et ont procédé au sauvetage en accord avec le Cross, ayant jugé qu’il y avait danger.
Pas-de-Calais : Des migrants ont-ils été refoulés alors qu’ils traversaient la Manche ? - 20 Minutes
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