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Sunday, May 22, 2022

Palefrenier-soigneur, un métier "mal vu alors qu’il est essentiel" : un concours organisé à Saint-Affrique - Midi Libre

Le lycée La Cazotte a accueilli le concours d’un des meilleurs apprentis de France.

Ils sont sept candidats, chacun dans un box, concentrés sur les tresses qu’ils essaient de faire les plus régulières possibles sur la crinière du cheval dont ils ont la charge. Tous leurs gestes sont scrutés par les quatre membres du jury, cahier en main et œil sévère.

"On voit différents niveaux, certains ont plus de dextérité que d’autres", commente Georges Canches, professeur d’hippologie et équitation à La Cazotte et membre du jury. Les candidats ont 1 h 45 pour mettre le cheval sur son 31. C’est l’épreuve de toilettage.

Le palefrenier-soigneur connaît ses chevaux, il peut détecter un problème, alerter et faire des prédiagnostics

Jeudi, toute la journée, le lycée agricole La Cazotte a accueilli une étape interrégionale du concours du meilleur apprenti de France de palefrenier-soigneur. C’est la première année que ce métier est représenté dans le concours qui s’est ouvert à quatre nouvelles professions de la filière équine : lad driver et cavalier d’entraînement, deux métiers du milieu de la course, enseignant d’équitation et palefrenier-soigneur.

"L’idée ? c’est de mettre les projecteurs sur des métiers en tension, de les valoriser pour attirer des candidats, explique Marielle Zanchi de l’Institut français du cheval et de l’équitation. Palefrenier-soigneur n’est pas un métier bien vu alors qu’il est essentiel, c’est la personne qui fait les soins, c’est la première entrée sur le cheval. Le palefrenier-soigneur connaît ses chevaux, il peut détecter un problème, alerter et faire des prédiagnostics."

Une vitrine pour La Cazotte

Pour les sept candidats, participer à un tel concours est une chance pour leur vie professionnelle à venir. "C’est intéressant de se confronter, ça fait de l’expérience et c’est cool à vivre même si on n’est pas sélectionné", détaille Jade, 16 ans. Les candidats sont issus de deux formations, le CAP agricole de palefrenier-soigneur et le bac professionnel de conduite et gestion d’une entreprise hippique (CGEH). "C’est dur, on n’a que 16 ans, on n’a pas beaucoup d’expérience et les questions sont compliquées", résume Charline.

Un constat fait par le jury qui a décerné une médaille de bronze départementale et deux d’argent, départementale et régionale, mais aucune médaille d’or, sésame nécessaire pour accéder à la finale nationale. Pour érick Chermette, directeur d’un établissement dans le Lot qui a présenté cinq des candidats, l’essentiel n’est pas là. "Ça permet à des jeunes de se mesurer à la réalité de l’excellence. C’est le chemin qui m’intéresse, le résultat c’est la cerise pour le gâteau."

Une opportunité pour le lycée et les élèves

La Cazotte ne présentait aucun candidat cette année et faisait donc un lieu de compétition idéal. Pour le lycée agricole, accueillir le concours est l’occasion de mettre la lumière sur l’établissement. "Ça permet de mettre en avant nos formations et nos infrastructures", explique la directrice Christèle Droz-Vincent.

"Ça dynamise le lycée et c’est une opportunité pour les élèves d’observer le déroulé des épreuves, ajoute Karine Hebrault, professeur d’hippologie et équitation. Ils sont impliqués dans l’organisation, ça leur donne des objectifs."

"On voit comment se déroule un concours, comme il faut présenter les chevaux", détaille Manon, 16 ans. Comme elle, plusieurs élèves en bac pro CGEH sont bien décidés à participer l’année prochaine.

Un concours en quatre épreuves

Les candidats passent quatre épreuves. Il y a le bien-être animal : les candidats doivent s’assurer de la bonne santé du cheval. Ensuite, c’est l’entretien du box : il faut nettoyer l’espace, que la mangeoire soit propre et que le cheval ait à boire. Vient alors l’épreuve de toilettage : pansage, nettoyage, entretien des sabots et tressage de la crinière. Et enfin, la journée se termine par la présentation du cheval, en main, au pas et au trot, comme en situation de concours d’élevage.

Jury et candidat échangent ensuite sur les qualités et les défauts de l’animal.

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