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Monday, May 23, 2022

Classes prépa : pourquoi les effectifs baissent en prépa alors que les écoles de commerce se développent fortement ? - Le Parisien

Les classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) accueillaient 83 400 étudiants à la rentrée 2021, un effectif en baisse par rapport à 2020 (-1,8 %), plus prononcée en 1e année (-2,5 %). source Ministère

Pourquoi les effectifs baissent en prépa alors que les écoles de commerce se développent fortement ?

Alain Joyeux - L’année 2021 a été celle d’un contexte très particulier : première génération des bacheliers du Bac Blanquer arrivant dans l’enseignement supérieur, première année des classes préparatoires ECG (qui ont remplacé les anciennes ECE et ECS), et un contexte sanitaire qui a abouti à l’annulation de la plupart des journées portes ouvertes et des salons de l’enseignement supérieur. Or, ces manifestations sont essentielles pour informer et convaincre les futurs bacheliers.

Nous n’avons probablement pas assez pris en compte le profond changement que la réforme du lycée a introduit dans l’orientation. Désormais, celle-ci se prépare dès la fin de la Seconde avec le choix des spécialités pour la classe de Première. Il ne faut donc pas attendre que les élèves soient en terminale pour les informer. Le lycée nouvelle formule aboutit aussi à une plus grande diversité des profils de bacheliers : les CPGE doivent donc s’ouvrir à un public plus large, ce qui pose d’ailleurs la question de la gestion de cette hétérogénéité plus forte.

Comment redonner aux bacheliers l’envie de rejoindre ces filières d’excellence ?

Entrer en CPGE, c’est la quasi-assurance d’obtenir une intégration dans une grande école de management, d’en sortir avec un master reconnu internationalement avec une employabilité maximale. Une CPGE donne tous les outils transversaux utiles tout au long de la vie professionnelle. Les compétences acquises en prépa permettront aux étudiants de s’adapter, d’innover et d’entreprendre dans un monde de plus en plus volatil, incertain, ambigu et complexe. C’est pour cette raison que les grandes écoles tiennent absolument à ce vivier. Les prépas constituent leur « flag ship » (vaisseau amiral) et abondent leurs meilleurs parcours.

Les CPGE se sentent-elles remises en cause ?

Non, pour les raisons évoquées ici. Les grandes écoles nous soutiennent, elles ont besoin des prépas. Notre tutelle ministérielle réaffirme l’importance des CPGE dans l’offre de l’enseignement supérieur. Il est par ailleurs absurde de considérer que les CPGE soient une exception française : tous les pays ont des systèmes de sélection de leurs cadres et le nôtre reste sans doute l’un des plus inclusifs contrairement à certains clichés qui circulent. Le système des « bachelors of arts » aux États-Unis rappelle par exemple nos CPGE. Notre seule crainte réside dans la fermeture éventuelle des prépas de proximité lorsque leurs effectifs sont fragiles. En effet, ces classes participent d’un maillage territorial essentiel à l’égalité d’accès aux filières sélectives. Elles se caractérisent d’ailleurs par une forte mixité sociale de leur recrutement. Les fermer irait à l’encontre de la démocratisation de notre filière revendiquée tant par les professeurs que les gouvernements.

Propos recueillis par Gilbert Azoulay

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