On avait quitté Jim Bauer aux portes de la victoire à « The Voice », charmant ovni de la saison 2021, un peu engoncé dans le costume de favori du télécrochet. On l’avait presque senti soulagé de perdre en finale, lui qui semblait surtout taillé pour voler de ses propres ailes. Le fils d’Axel Bauer s’est fait discret depuis. Studieux, surtout. Pas du genre à surfer sur une éphémère notoriété ou à se baigner dans la lumière des projecteurs, plutôt à voguer tranquillement dans un Cargo de nuit comme aurait chanté son père.
On le retrouve ce vendredi matin avec la sortie d’un premier disque, « Jim », qui forcément doit coller au plus près de qui il est, vu qu’il a choisi une vieille photo de lui, visage adolescent, mèche rebelle et regard doux, pour orner la pochette. Et à l’écoute, si ce disque lui ressemble, on se dit que la personnalité du fils Bauer, 30 ans, doit être sacrément multiple tant l’album déroule le tapis rouge à des styles musicaux divers et variés.
À la première écoute, on est dérouté, légèrement agacé même, par l’absence de fil rouge. On passe ici de l’anglais au français, de l’impersonnel à l’intime, du coq à l’âne en somme. À la deuxième, on est séduit par cette démonstration un brin insolente - le gars sait faire un paquet de trucs, quand même - mais jamais prétentieuse. Ça commence comme un rayon de soleil avec le très joli « Fears Away », entre folk et soul. Le juke-box s’emballe : deux titres plus mineurs, aux faux accents de tubes des années 1990 ( « I Like U » et « H.E.R »), puis virage à 180° avec deux premiers titres en français, « Félicité » et « C la vie », davantage ancrés dans l’époque.
Un album en forme de montagnes russes
Seul fil conducteur, la voix de Bauer au grain charmant, aux aigus soignés, aux variations éclectiques. On pense ici à Prince ou Jeff Buckley, là à Mika et à Blur, plus loin à Patrick Watson, Goldman ou même à Christophe Maé. Vous ne voyez pas le rapport ? Nous non plus, mais la mayonnaise prend au fur et à mesure que l’album déroule ses 16 titres. Sa deuxième moitié est la meilleure. Cette seconde mi-temps commence par une jolie douceur en VF, « Nos rêves d’enfant » écrit, à l’origine, pour Slimane. Elle continue avec « Burning out », euphorisant exutoire musical, et « Rodeo », véritable tube en puissance.
Aux chansons formatées pour la FM se succèdent des morceaux plus pointus, toujours mixés par Jim Bauer lui-même. On songe alors à Beck, dans cette capacité de jouer aux caméléons, de s’adapter avec talent dans le paysage musical dans lequel il évolue. Les fans de « The Voice » retrouveront en fin d’album « Crossroads » qu’il avait chanté en finale. Mais dans une version plus grunge dans laquelle on retrouve presque des accents d’Axel, son père.
Deux dernières belles chansons avant de se quitter. En français. Dont la plus belle, « Ça ne saurait tarder », sublime piano voix à fleur de peau. Comme une douce piste d’atterrissage après cet album en forme de montagnes russes.
« Jim », album de Jim Bauer.
Alors, il vaut quoi ce premier album de Jim Bauer ? - Le Parisien
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