Neuf ans, c’est long. Une éternité, même, dans le monde très concurrentiel de la pop. C’est le temps qu’il a fallu à Stromae pour donner un successeur à Racine carrée. Cet album et ses tubes en or massif - Papaoutai et Formidable - ont fait du chanteur belge un phénomène que le monde entier s’est arraché. Jusqu’en Amérique où il a rempli le mythique Madison Square Garden.
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Après ça, c’est le trou noir. Stromae l’avoue sans détour, ce succès hors norme a un prix : burn-out, dépression… Il lui a fallu cinq ans pour remonter la pente. Jusqu’à aujourd’hui.
Plus personne ne peut ignorer que le compositeur d’Alors on danse publie Multitude, un troisième album annoncé, depuis des mois, comme le plus grand événement médiatique de l’année.
Séquence surréaliste au JT de TF1
Le retour de Stromae, savamment mis en scène, a commencé il y a déjà cinq mois, avec la sortie du single Santé, hommage aux travailleurs du quotidien, ces “invisibles” mis en valeur par la pandémie de coronavirus.
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Ça a continué en tout début d’année, avec une séquence surréaliste au JT de TF1. Au moment où la présentatrice, Anne-Claire Coudray, lui pose une question, Stromae se met à chanter son nouveau titre, L’Enfer, où il révèle ses failles intimes et ses pensées suicidaires.
Ce très long prologue a fait monter la sauce pour faire saliver les fans jusqu’à la sortie, ce vendredi, de l’album complet.
Que dire ? C’est un disque tellement attendu qu’il porte en lui, forcément, une part de déception. On commence fort avec Invaincu et ses surprenants cris de guerre qui font espérer un come-back en mode majeur.
Ironie boudeuse
Ça se complique ensuite au fil des chansons. Stromae se mue en chroniqueur social en endossant des personnages pas forcément sympathiques, comme sur La Solassitude ou Pas vraiment.
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Jamais complètement euphorique ni totalement triste, Stromae évolue dans une sorte de zone grise, un peu désenchantée et désabusée. Il suffit d’écouter son “ode” à la paternité, C’est que du bonheur pour s’en rendre compte : Stromae ne se départit jamais de son ironie boudeuse, et ne transcende pas non plus ses sujets. Bref, ce n’est pas vraiment le triomphe artistique qu’on espérait...
Multitude, 16 € (CD) et 23 € (vinyle).
Rémi Bonnet
Musique - Alors, il vaut quoi, le nouveau Stromae ? - Echo Républicain
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