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Sunday, March 27, 2022

McKinsey et Macron sur la défensive alors que la polémique enflamme la campagne - Libération

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Macron, un Président en campagnedossier

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Interrogé sur le recours de l’Etat aux cabinets de consultants, le président-candidat a invité ses contempteurs à aller en justice « s’il y a des preuves de manipulation ». De son côté, le cabinet réaffirme respecter les règles fiscales.

Un sparadrap appelé McKinsey, dont Emmanuel Macron aimerait bien se défaire. Le président-candidat a été interrogé, ce dimanche midi sur France 3, sur les nombreux contrats passés par l’Etat avec des cabinets de consultants, une gourmandise révélée par le Sénat et dont le nom du cabinet américain est devenu le symbole. La chambre haute a révélé le 17 mars que les contrats de l’Etat avec ces cabinets avaient «plus que doublé» entre 2018 et 2021, atteignant un record de plus d’un milliard d’euros en 2021. «S’il y a des preuves de manipulation, que ça aille au pénal, a lancé le président-candidat, visiblement agacé. On a l’impression qu’il y a des combines, c’est faux.»

«Aucun contrat n’est passé dans la République sans qu’il respecte la règle des marchés publics», a encore assuré Macron, avant de répéter : «que quiconque a la preuve qu’il y a manipulation mette le contrat en cause au pénal». Comme un défi à ses nombreux contempteurs, qui font feu de tout bois depuis dix jours sur cette affaire. Les Insoumis se sont notamment saisis de l’affaire, dénonçant «un scandale d’Etat».

Mélenchon et Roussel évoquent l’affaire dans leurs meetings

Ce dimanche après-midi, lors de son meeting sur la plage du Prado à Marseille, Jean-Luc Mélenchon ne s’est d’ailleurs pas fait prier pour faire siffler le nom de McKinsey. Depuis Toulouse, Fabien Roussel a lui, lancé devant ses soutiens que «McKinsey, c’est le délitement de la République». «J’ai entendu le porte-parole du gouvernement dire qu’il faut avoir recours à McKinsey avec parcimonie. Qu’est-ce que ça veut dire ? Qu’il faut continuer à les laisser arnaquer l’État avec parcimonie ?», a-t-il enfoncé.

«Je ne suis pas persuadé que sous ce quinquennat il y ait eu moins de contrats que sous certains autres, y compris de ceux qui nous attaquent aujourd’hui», s’est encore défendu Emmanuel Macron dans un lapsus, voulant manifestement dire plus de contrats plutôt que moins. Pour lui, lorsque des ministères sont «jour et nuit au travail», «qu’ils demandent des prestataires extérieurs pour les aider ne me choque pas».

Alors que McKinsey est en outre mis en cause par le Sénat pour ne pas avoir payé d’impôt sur les sociétés en France depuis des années, le président candidat a estimé que cela s’expliquait par les règles fiscales en vigueur. Or «je me suis battu» pour instaurer un impôt minimal sur les grandes entreprises, a lancé Emmanuel Macron, «et dans quelques mois ces cas pourront être bannis». Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a, lui, assuré dimanche dernier que McKinsey «paiera ce qu’il doit aux contribuables et à l’Etat français».

McKinsey assure qu’une de ses filiales «a payé 6 ans l’impôt sur les sociétés»

Sous le feu des critiques, le cabinet McKinsey a aussi réagi ce week-end. Samedi, l’entreprise a assuré respecter les règles fiscales françaises, précisant qu’une de ses filiales avait payé l’impôt sur les sociétés pendant six ans sur la période au cours de laquelle le Sénat l’accuse d’optimisation fiscale. «Toutes les entités de McKinsey en France sont assujetties à l’impôt sur les sociétés. Ainsi, sur la même période (2011-2020, ndlr), sa filiale de mise en œuvre a payé 6 ans l’impôt sur les sociétés», indique le cabinet dans un communiqué, sans préciser le nombre d’entités exerçant en France, ni le montant de l’impôt payé ni encore les missions de la filiale concernée.

Malgré un chiffre d’affaires de «329 millions d’euros sur le territoire national» en 2020, le cabinet n’aurait versé aucun impôt sur les sociétés de 2011 à 2020, pointent les sénateurs, estimant qu’il s’agit là d’«un exemple caricatural d’optimisation fiscale». Ils soupçonnent les entités françaises du cabinet d’avoir versé chaque année d’importants «prix de transfert» à leur maison mère implantée aux Etats-Unis, «ce qui conduit à minorer leur résultat fiscal, et par suite le montant de leur imposition».

McKinsey avait déjà réaffirmé la semaine dernière respecter «l’ensemble des règles fiscales et sociales françaises applicables» et avoir payé l’impôt sur les sociétés «les années où le cabinet a réalisé des bénéfices en France». Dans son communiqué, il précise samedi sans plus de détails s’être acquitté de «422 millions d’euros d’impôts et de charges (sic) sociales, soit près de 20 % de son chiffre d’affaires cumulé», au titre de ses salariés en France, des montants à distinguer de l’impôt sur les sociétés qui concerne les bénéfices.

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