C’est le grand jour ! Après 10 mois de répétitions, shooting, essayages, les douze candidats au concours de Miss et Mister différents et alors sont fin prêts pour monter sur la scène d’Océanis, à Ploemeur. Une grande première.
Apprendre à s’aimer
Rien à voir avec les traditionnels concours de beauté, bien loin des mensurations imposées et des stéréotypes de magazines. Ici, tout le monde a sa place. Les ronds, les personnes fragiles physiologiquement, handicapées visibles ou invisibles. « Tous ceux qui ne rentrent pas dans les cases », résume Laëtitia, petite quadra de 1,52 m, accompagnée de sa fille de 13 ans, Emmy, « pour apprendre à s’aimer et à reprendre confiance ». Sa différence à elle ? « Hypersensibilité. Une pathologie qui me handicape vraiment. Toujours en retrait ». Autant dire que monter sur scène est déjà un challenge incroyable.
Changer le regard des autres
Ce dimanche matin, c’est l’heure des derniers préparatifs. Maquillage et coiffage dans un salon de coiffure du bourg privatisé pour les vedettes du jour. Julie, en plein brushing, se dit angoissée. « C’est ma pathologie qui veut ça : schizophrène mais convaincue, depuis peu « qu’avec un peu de confiance, on peut faire de grandes choses ».
Bérangère, 47 ans, presque autant de tatouages colorés sur le corps que de bouclettes blond platine, n’a pas besoin de défiler pour assumer ses formes généreuses. « Je suis surtout là pour changer le regard des autres et faire passer un message de tolérance et de bienveillance aussi envers nous-mêmes ».
On n’a pas besoin de rentrer dans un moule pour être heureux
Vive la différence !
Une élection thérapie pour les uns, un acte presque militant pour les autres. Comme Mathieu, 24 ans, polymalformé de naissance mais « heureux malgré ses différences ». Son handicap est d’ailleurs « une force et un bouclier pour réussir ». Vive la différence !
Son nouveau copain, Alain, qui souffre de cardiomyopathie, défile pour la première fois de sa vie (notamment en boxer pour la partie lingerie) pour « sortir de sa zone de confort ». « On est tous égaux et on a tous nos chances », insiste Aurélien, 40 ans, épileptique, un des trois candidats finistériens. « J’ai gagné en confiance en rejoignant l’association ». Une association différents et alors qui est devenue la deuxième famille d’Alban, en surpoids, encore fragilisé par les moqueries des autres gamins sur ses problèmes d’élocution.
Un concours amené à grandir
Mission accomplie pour Céline Chapon, à l’initiative de ce concours : « Je voulais faire comprendre aux gens mal dans leur peau qu’ils n’étaient pas tout seul. « C’est réussi. Ils sont aujourd’hui mieux dans leur tête, certains ont diminué leur traitement, d’autres osent faire des discours ! »
La présidente de l’association, ronde et malvoyante, pense déjà à la prochaine édition, l’année prochaine, en Bretagne. « Le concours pourrait ensuite se déplacer ailleurs. D’autres régions m’ont déjà sollicitée ».
Lorient - À Ploemeur, ils montent sur scène avec leurs différences et alors ? - Le Télégramme
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